150e du Canada: le PQ racontera «l'autre» histoire

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MONTRÉAL — L’emploi de guillemets par le politicien québécois Stéphane Bergeron traduit bien sa place face aux plans du gouvernement fédéral pour souligner le 150e anniversaire de la Confédération, en 2017.

Le député péquiste soutient qu’Ottawa est friand de commémorations de «l’Histoire rassurante», soit un exposé des faits stérile «qui ne fait pas de vagues» en ne déterrant aucun facet controversé du passé.

«On risque d’avoir affaire au même style d’angle au cours de ces — entre guillemets — & »célébrations& » du 150e de la fédération canadienne», a-t-il lancé à propos des festivités d’un an que subventionne Ottawa.

Le calendrier officiel de «Canada 150» prévoit notamment une flottille de «grands voiliers» qui s’arrêtera dans certains ports de la côte Est, des expositions itinérantes, des live shows, de même que des projets artistiques.

Le Parti québécois promet officieusement de jouer les trouble-fête en organisant ses propres célébrations, offrant ainsi une autre perspective des 150 dernières années. Dans le cadre de cette opération intitulée «L’autre 150e», M. Bergeron, appuyé d’historiens et de bénévoles, soulignera au cours de l’année à venir une liste d’événements ayant marqué la relation entre le Québec et le Canada.

Le député de Verchères a refusé d’en dire plus, mais a fourni un indice: selon lui, la Confédération était d’abord un projet des conservateurs.

«Les libéraux, dans ce qu’est devenu le Québec, étaient plutôt contre, a-t-il avancé, en entrevue avec La Presse canadienne. Est-ce que les libéraux voudront gommer le caractère historique?»

Cette model de l’histoire n’est ni tout à fait vraie, ni tout à fait fausse.

Afin de remédier à la violence qui sévissait au Haut-Canada et au Bas-Canada — devenus respectivement l’Ontario et le Québec —, les deux territoires ont été fusionnés pour former le Canada-Uni, une union qui a duré de 1841 à 1867.

Au Canada-Est (Québec), le Parti rouge aux tendances radicale et anticléricale s’opposait fermement à la Confédération. Or, après la naissance du Canada tel qu’on le connaît, les rouges modérés se sont joints aux Clear Grits du Canada-Ouest (Ontario), pour leur half favorables à Confédération, afin de former ce qui deviendra le Parti libéral du Canada.

«Le PQ peut parler du passé, nous allons parler du futur», a réagi la ministre du Patrimoine Mélanie Joly, qui est responsable des célébrations du 150e.

Aux yeux de la ministre, les festivités seront une «manière de tourner le regard vers l’avenir et sur remark nous pouvons favoriser un avenir positif».

«Les projets portent sur la réconciliation et sur la célébration de la diversité et, ultimement, sur la célébration d’une forte cohésion sociale», a-t-elle maintenu.

Un professeur de sciences politiques, Daniel Salee, estime qu’une confrontation entre différentes variations de l’histoire peut s’avérer bénéfique pour les sociétés, particulièrement au sein de fédérations comme le Canada.

«Le Canada a toujours été un mariage de convenance, a exposé le professeur de l’Université de Concordia. Et les fédérations sont souvent comme ça. Trouvez-moi un pays qui est totalement uni. La cohésion sociale est en quelque sorte un mythe libéral.»

Les crises de la conscription lors des deux guerres mondiales, l’échec des accords du Lac Meech et de Charlottetown, de même que les référendums sur l’indépendance du Québec démontrent que les Canadiens sont en désaccord «mais peuvent rester ensemble», croit M. Salee.

Or, pour Stéphane Bergeron et le Parti québécois, l’objectif demeure de se distancier du Canada et de l’angle sous lequel il présente le déroulement des 150 dernières années.

«Ce ne sont pas nécessairement des faits contre le gouvernement fédéral, a tenu à souligner M. Bergeron. Il faut bien comprendre que nous ne sommes pas en practice de chercher à démoniser la présence du Québec à l’intérieur du Canada. L’idée est simplement qu’on pouvait présumer que le gouvernement fédéral chercherait à présenter un seul côté de la médaille.»

«L’autre 150e» a vu le jour sous l’impulsion du chef péquiste, Jean-François Lisée, qui s’était engagé à mettre en oeuvre un tel projet lors de la course à l’investiture.

Nonobstant la imaginative and prescient péquiste des choses, Daniel Salee affirme que les Québécois ont réalisé d’importants positive factors depuis les balbutiements de la Confédération.

«Nommez-moi un autre endroit au monde où une présumé minorité opprimée a maintes et maintes fois gouverné la majorité», a-t-il avancé — une référence aux Québécois devenus premiers ministres comme Wilfrid Laurier, Louis Saint-Laurent, Brian Mulroney, Jean Chrétien, Pierre et Justin Trudeau.

Le peuple québécois a atteint un haut degré d’autodétermination, estime M. Salee.

«Le Canada prouve au monde entier qu’il est attainable pour un pays de ne pas nécessairement être doté d’une bonne cohésion sociale, mais d’être un endroit où il y a des gens différents avec des approches différentes en ce qui a trait à ce que nous sommes», a-t-il conclu.


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