Agression sexuelle: appel au renvoi d'un policier

Metro Montreal

Metro / Metro Montreal 184 Views 0

SAINT-JEAN, T.-N.-L. — Des manifestants se sont rassemblés devant les bureaux principaux de la police à Saint-Jean, Terre-Neuve-et-Labrador, lundi, demandant le congédiement d’un policier acquitté dans une affaire d’agression sexuelle ayant suscité l’indignation et des débats intenses.

Environ 200 personnes ont brandi des pancartes avec les inscriptions «Pas ma définition d’un consentement» et «Je la crois». Vendredi soir, ils étaient environ 70 manifestants l’extérieur du palais de justice. Durant la fin de semaine, des graffitis attaquant l’agent Carl Douglas Snelgrove et les forces policières ont aussi fait leur apparition.

Vendredi, un jury a reconnu non coupable le policier, qui avait ramené chez elle en voiture une femme en état d’ébriété — alors qu’il était en fonction — et avait eu une relation sexuelle avec elle. Les faits allégués remontent à décembre 2014.

Le «Telegram» de Saint-Jean a couvert le procès, indiquant que la femme avait déclaré ne pas pouvoir se memento si elle avait consenti à la relation. Elle a dit avoir perdu la carte et avoir repris connaissance alors que le policier avait une relation anale avec elle.

La Couronne a argué que le policier ayant dix ans d’expérience dans la police de Terre-Neuve avait abusé d’une femme vulnérable, mais la trigger s’est attardée au consentement.

Carl Douglas Snelgrove est suspendu sans salaire depuis juillet 2015 et fait toujours face à un processus disciplinaire qui pourrait inclure le congédiement.

«Il n’existe pas de consentement à une relation sexuelle avec quelqu’un qui porte une arme à sa taille. (…) Nous devons redéfinir ce que le consentement signifie selon la loi, devant les tribunaux. Assurément, la définition actuelle ne fonctionne pas pour nous», a dit Alex Noel après s’être adressé à la foule, lundi, alors que des policiers observaient à partir des fenêtres des bureaux.

L’avocate Allison Conway, qui a suivi l’affaire sans être impliquée directement, a dit comprendre la colère populaire. Tout de même, selon la loi, une personne qui était en état d’ébriété ou qui ne peut pas se memento des événements peut malgré tout avoir consenti à une relation, a-t-elle fait valoir en entrevue.

Mme Conway a représenté des victimes d’agression sexuelle. Elle a convenu qu’il existait des défis dans un système judiciaire de nature accusatoire qui perpétuerait, selon certains détracteurs, une «tradition du viol» blâmant les victimes.

«Est-ce que nous préférerions un consentement de sens ethical comme normal plus élevé? Peut-être. Mais cela n’est pas le cadre actuel du droit», a-t-elle expliqué.


Comments