MONTRÉAL — La FTQ mettra son poids dans la stability pour convaincre Québec de modifier la loi, afin que les tendencies anti-briseurs de grève s’appliquent aussi dans l’industrie de la development.
Le congrès de la centrale syndicale a en effet adopté une résolution à cet effet, mercredi, à l’initiative de la FTQ-Development. Cette dernière a déjà lancé une bataille dans cette optique, il y a quelques mois.
Les représentants de la FTQ-Development soutiennent que parce qu’il n’y a pas de tendencies «antiscabs», les conflits de travail s’enveniment, puisque les chantiers ne sont pas complètement fermés et que des ouvriers y restent en place. Ce sont alors des ouvriers grévistes qui se déplacent de chantier en chantier pour convaincre les autres de ne plus travailler, d’où les frictions entre travailleurs.
Richard Goyette, de l’Affiliation des manoeuvres interprovinciaux (AMI), a dénoncé cette absence de tendencies anti-briseurs de grève dans l’industrie de la development, affirmant que cela faisait l’affaire des entrepreneurs.
«Ça leur permet, quand on défend nos circumstances, de nous faire passer pour des bras, des gens violents, des gens qui intimident, alors qu’on veut sauver notre ache et notre beurre», a-t-il tonné.
Une autre résolution a été adoptée par les 1000 congressistes de la FTQ, à l’initiative de la FTQ-Development. Elle vise cette fois à modifier la loi pour y inclure une clause de rétroactivité.
À l’heure actuelle, dans l’industrie de la development, lorsqu’il y a entente de principe, les augmentations de salaire sont versées à compter de la signature du contrat, et non de façon rétroactive à l’échéance de la dernière conference collective — comme c’est généralement le cas dans les autres industries.
«C’est quand même incroyable qu’en 2016, ça existe: il n’y a aucune rétroactivité permise; on ne peut pas négocier la rétroactivité dans la development parce que la loi R-20 nous l’interdit (la loi qui encadre l’industrie de la development). Il y a une clause bien easy qui dit que la conference collective s’applique le jour où tu la signes», a déploré au microphone Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Development.
«Si tu es un boss, quel est l’avantage que tu as à signer (une entente de principe), à négocier comme du monde? Tout ce que tu as à faire, c’est de t’asseoir sur ton derrière et d’attendre, attendre, deux, trois, quatre, cinq mois. Et, à la fin (du conflit), ils te paient même pas avec ce qu’ils ont sauvé», a dénoncé M. Ouellet.
Pour que ces deux revendications de la FTQ-Development, maintenant portées aussi par la FTQ, deviennent réalité, c’est la Loi R-20 que le gouvernement du Québec devrait modifier.
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