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je me fais un rêve
je me crée une réalité
je me donne un regard nouveau
je jongle avec les heures
je rêve plus de bonheur
je n’agrandis plus mon territoire
j’discover plus que je n’observe
je cherche en peu de temps l’inconnu
je ne m’accable plus de désirs éphémères
je ne compte plus les printemps que je voudrais encore voir venir
je ne m’accroche plus aux figures de types
je lis dans la vie telle qu’elle se présente
je doute___________________________
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je compte les heures
je me donne de nouveaux droits
j’erre dans le doute
je ne m’excuse plus de douter
je soliloque
je ne m’excuse plus de soliloquer
je regarde, j’observe, je constate
je ne cherche plus à me convaincre de chimères
je ne combats plus les systèmes oppressants
je ne rêve plus des champs vides de la vie
j’aime l’errance
je ne m’en excuse plus
je pense mais je ne suis plus___________________________
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je ne désespère plus
je ne m’exaspère plus
je ne me désole plus
je ne me fais plus l’aveugle de la vie
je ne me ferme plus les yeux
je ne m’enfouis plus la tête dans le sable
je ne me refuse plus aux heures qui tombent
je ne fuis plus le temps
je survis___________________________
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Le doute est le sel de l’esprit& :& sans la pointe du doute, toutes les connaissances sont bientôt pourries. J’entends aussi bien les connaissances les mieux fondées et les plus raisonnables. Douter quand on s’aperçoit qu’on s’est trompé ou que l’on a été trompé, ce n’est pas difficile& :& je voudrais même dire que cela n’avance guère& ;& ce doute forcé est comme une violence qui nous est faite& ;& aussi c’est un doute triste& :& c’est un doute de faiblesse& ;& c’est un remorse d’avoir cru, et une confiance trompée. Le vrai c’est qu’il ne faut jamais croire, et qu’il faut examiner toujours. L’incrédulité n’a pas encore donné sa mesure. Croire est agréable. C’est une ivresse dont il faut se priver. Ou alors dites adieu à liberté, à justice, à paix.
Alain – Leçon 137 – Le doute, expérience et méthode
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je suis ce que je suis
suis-je ce que j’aurais voulu être?
suis-je dans l’ailleurs de mon être?
suis-je objet d’indifférence?
suis-je sujet de ma propre indifférence?
suis-je en attente d’une véritable différence?
suis-je la contrainte de ma différence?
suis-je la contrainte de mon doute?
suis-je l’alpha et l’oméga de mes angoisses?
suis-je le début et la fin de mes ratiocinations?___________________________
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Si la vieillesse est un naufrage, c’est que tous les destins, même chez les plus intelligents, les plus brillants, même chez ceux qui, reçus dans la «& société& », donnent encore l’phantasm d’une éternelle jeunesse, ces destins mènent tôt ou tard, avec une invalidité plus ou moins grande, aux mêmes ratiocinations, aux mêmes oublis, à la même susceptibilité dont on accuse les hommes, la famille, la société d’être responsables
Claude Olievenstein, L’Homme parano, web page 198, 1992, Odile Jacob
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Pour en connaître sur les œuvres de Rafael Sottolichio
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