L’inquiétude se fait sentir dans l’Ouest-de-l’Île à une semaine des moyens de pression de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Ses membres prévoient bloquer un nombre indéterminé de sentiers de motoneige à travers la province pour forcer Québec à reporter sa réforme du crédit d’impôt sur le remboursement des taxes foncières ainsi que de revoir l’ensemble de la fiscalité agricole.
Le seul sentier de motoneige passant par l’Ouest-de-l’Île, le Trans-Québec 33, traverse L’Île-Bizard où se trouve le relais Centre Auto-Neige Île-Bizard.
Même s’il dit ne pas s’attendre à voir cette voie bloquée directement, le président du membership, Serge Théorêt, est inquiet et déçu d’être «pris entre l’arbre et l’écorce» dans ces négociations. Il anticipe que les blocus pourraient affecter le Trans-Québec 33 ailleurs, notamment à Vaudreuil-Soulanges et dans les Basses-Laurentides.
Cela pourrait nuire à l’afflux de voyageurs à son relais et aux déplacements de ses nombreux membres qui y ont 150 machines d’enregistrées. Malgré tout, il dit appuyer les propriétaires terriens.
«C’est leur seul moyen de pression. Ces gens-là nous laissent quand même passer sur leurs terres. On ne peut pas leur en vouloir», indique-t-il.
Injuste
Membre du Centre Auto-Neige Île-Bizard, Benoît Langevin trouve injuste et triste de voir la state of affairs en arriver là. Il dit dépenser jusqu’à 800 $ par année pour son passe-temps, dont 310 $ pour son permis, 200 $ de frais d’assurances et environ 300 $ pour l’entretien de sa motoneige.
«Je comprends que le milieu agricole doit avoir une stratégie, mais c’est dommage que ça se fasse sur le dos de l’industrie du tourisme», souligne-t-il.
À l’UPA, on affirme que c’est un moyen de pression que les propriétaires terriens détestent mettre de l’avant.
«Il n’y a personne qui fait ça de gaité de cœur. Les producteurs agricoles ont très peu de possibilités. On ne peut pas leur demander de faire la grève. Mais il reste que les sentiers de motoneige sont sur des propriétés privées. Il y a des conséquences à laisser passer des motoneiges», fait valoir le président de l’UPA, Patrice Juneau.
Réforme
L’an dernier, le gouvernement du Québec a décidé de réformer son programme de crédit de taxes foncières agricoles, qui est entrée en vigueur le 1er janvier.
Celui-ci était autrefois modulé en fonction de la valeur des terres agricoles. Ce critère aurait été mis de côté et remplacé par un remboursement normal de 78% du compte de taxes pour tous les propriétaires, peu importe la valeur de l’exploitation.
«C’est sûr que 78% d’une facture de 500$, ce n’est pas la même selected que 78% d’une facture de 50 000$. Plus la terre vaut cher, comme dans la grande région de Montréal, plus l’impression sera necessary. La valeur des terres agricoles ont beaucoup augmenté, plus particulièrement près des grandes villes. Cette réforme-là fait juste empirer le problème», ajoute M. Juneau.
La réforme ferait en sorte, selon l’UPA, qu’une majorité des producteurs connaîtraient une augmentation de leurs taxes foncières de 30 à 40 %.
«Le ministre de l’Agriculture prétend que l’influence de la réforme est beaucoup moindre et que ça affectera seulement une poignée de producteurs. On a fait vérifier nos évaluations par la firme Raymond-Chabot-Grant-Thornton et ils arrivent aux mêmes conclusions que nous», explique le président de l’UPA.
Exigences
L’affiliation qui regroupe 42 000 propriétaires terriens voudrait établir une desk de travail avec la Fédération québécoise des municipalités, du ministère de l’Agriculture et le ministère des Affaires municipales pour revoir l’ensemble de la fiscalité agricole.
«On ne demande pas d’argent supplémentaire, mais il y a véritablement un problème. Les terres agricoles ont augmenté de 800% dans les 25 dernières années. Le fardeau fiscal des producteurs dans les 10 dernières années a doublé», clame M. Juneau.
Pour obtenir des commentaires du gouvernement, nous avons contacté Revenu Québec qui nous a redirigé au cupboard du ministre des Funds. Nous n’avons obtenu aucune réponse depuis.
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