Quelques dizaines de militants suivent une formation sur la désobéissance civile sous un chapiteau de fortune, érigé au milieu du Boisé Steinberg. Des familles qui campent depuis plusieurs jours sur les lieux et une panoplie d’activités de mobilisation contre des projets de transformation de cet accès à la nature: la lutte s’annonce corsée.
C’est la 3e semaine d’actions du mouvement citoyen Mobilisation 6600, associé au Camp climat. Ils se battent contre au moins quatre groupes privés et publics qui convoitent cet espace: Ray-Mont Logistiques, les infrastructures routières du Port, le ministère des Transports et le Canadien Nationwide (CN) qui, chacun en ce qui le concerne, a des plans différents pour l’endroit.
Le Boisé Steinberg est en copropriété de la Ville de Montréal et le ministère des Transports. Ce dernier voudrait réaliser notamment un prolongement du boulevard de l’Assomption vers Souligny, afin de fluidifier le trafic en path du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Cela arrangerait, selon les militants, les activités de l’entreprise privée Ray-Mont Logistiques dans ses opérations de transbordement de marchandises. «Ce projet-là, on va le bloquer», promet la co-porte-parole de la Mobilisation 6600, Anaïs Houde.
On a réussi à retarder les travaux qui évaluaient la composition du sol. On est succesful d’être nombreux, d’être présent pour défendre ce boisé.
Anaïs Houde, porte-parole de Mobilisation 6600
Mais, les acteurs impliqués semblent être autant déterminés à poursuivre leur projet que les écologistes souhaitent l’empêcher. À l’encontre du rapport du Groupe d’specialists intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la Ville a approuvé, début mars, une «entente» avec un promoteur immobilier qui implique la destruction du boisé qui compte plusieurs arbres matures, une prairie fleurie et humide, un ilot de ressourcement, entre autres.
Pour sa half, Hydro-Québec, qui avait un projet de mini poste de transformation électrique s’est retiré de la bataille pour saucissonner l’ancien terrain de l’épicerie Steinberg, passé au feu en 1992, d’où son nom usuel actuellement. L’arrondissement s’est entendu, l’an dernier, avec Hydro-Québec pour réaliser son projet de l’autre côté de la rue Hochelaga. Et le gouvernement du Québec se félicitait à ce second que le Boisé était protégé.
Quant à Ray-Mont logistiques qui réceptionne, par practice, des marchandises ensachées pour ensuite les envoyer partout sur la planète, elle, défend son projet en faisant valoir que ses camions feront moins de distance et réduiront les GES de 82%. Mais les militants de Mobilisation 6600 n’en croient pas à un mot. «Ce n’est pas vrai», réplique Mme Houde.
Il a le même nombre de camions, mais il va multiplier par 15 le nombre de voyagements par camion. La distance parcourue va être plus fréquente et donc une augmentation de la air pollution dans notre secteur qui souffre déjà d’une mauvaise qualité de l’air.
A. Houde de Mobilisation 6600
Les membres de Mobilisation 6600 considèrent que l’idée de construire de nouvelles routes dans ce secteur est une «aberration complète» et maintiennent que cela ferait grossir le problème. «On a déjà des infrastructures horribles comme Dickson, Notre-Dame, mais au lieu de les améliorer, on veut en construire davantage»
Les militants disent être ballotés entre le CN qui est de juridiction fédérale, Ray-Mont Logistiques (municipale) et le ministère des Transports (provinciale). «Depuis des années, tout le monde se renvoie la balle en disant que ce n’est pas ma faute, cela ne relève pas de mes compétences et la menace est toujours là», déplore Anaïs Houde. Le groupe de citoyen du quartier mobilisé contre la destruction du Boisé promet d’occuper tous les jours l’espace.
«On va être présent quand la machinerie va arriver», promettent les militants qui à tour de rôle viennent tous les jours en famille avec leurs chiens, pour faire de la course à pieds ou bien se rassembler. À noter que des campements de personnes en state of affairs d’itinérance se trouvent également sur les lieux.
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