Bols du partage: la poterie solidaire de l’Ouest

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Des guildes de potiers fournissent enseignements et équipements pour le travail de l’argile et de la céramique depuis Baie-d’Urfé, Pointe-Claire et Dorval. En plus de rassembler une communauté d’amateurs et de professionnels, des membres font don de leurs bols pour lutter contre l’insécurité alimentaire.

Le mois dernier, un évènement-bénéfice s’est tenu dans le stationnement de l’église St Columba by the Lake. Les visiteurs pouvaient acheter des bols et s’y faire servir de la soupe par l’organisme communautaire Corbeille de pain.

La formule a pour appellation Empty Bowls, ou Bols du partage. Elle a vu le jour en 1990 dans l’état du Michigan aux États-Unis, dans la classe d’artwork d’une école secondaire. Depuis, un collectif worldwide s’est développé.

En plus d’amasser des fonds pour soutenir les banques alimentaires et cuisines populaires, l’idée a un message. Les personnes gardent le bol après avoir mangé, en guise de rappel que s’il a été rempli de nourriture pour les uns, il est vide ailleurs pour les autres.

À Montréal, la formule est apparue en 2006 dans la ville de Hampstead, organisée par la synagogue Doshei Émet. Une de ses membres, Sheila Caplan, voulait populariser l’initiative à travers l’île. Elle-même potière, elle a contacté plusieurs de ses semblables.

Une des récipiendaires, Susan Weaver, en a parlé lors d’une rencontre rassemblant plusieurs organismes communautaires, dont Corbeille de ache. Depuis, l’Ouest-de-l’Île tient ses propres Bols du partage.

Se centrer

La céramiste professionnelle et passionnée des Bols du partage, comptant 45 ans d’expérience dans le travail de la terre cuite, est bénévole au sein du comité administratif de l’établissement. «Quand on est artisan, même si le physique go well with moins, on ne prend jamais sa retraite», dit-elle.

La résidente de Pointe-Claire tient son propre atelier depuis son domicile. Au sein de son storage, elle possède un fourneau pouvant atteindre une température de 2200°C pour cuire ses pots.

Mme Weaver est membre de la guilde des Claycrafters, basée dans la galerie d’artwork Stewart Corridor de Pointe-Claire. Elle affirme que chaque bol raconte un facet de la vie de son fabricant.

«Toucher la terre me ramène à la simplicité. Pour centrer mon bol, je dois centrer mon esprit» Isabelle Dallaire.

Céramiste amatrice depuis 5 ans, Isabelle Dallaire aime façonner des animaux dans ses créations. «Enfant, j’accompagnais mon père lorsqu’il partait chasser le chevreuil. Je faisais exprès du bruit pour les alerter», raconte-t-elle en riant.

Mme Dallaire fréquente régulièrement l’atelier de la guilde de Pointe-Claire, pour utiliser les quatre fours sur place. «Pour en installer un chez-soi, il faut changer le voltage et placer un système de air flow», précise-t-elle.

Le travail de la terre glaise requiert de la endurance, en utilisant un tour du potier. «Centrer la terre glaise est très difficile à comprendre quand on begin», explique la membre des guildes de Dorval et de Baie-D’Urfé, Andrea Schillgalies.

Après façonnement, une poterie doit reposer près de 24 heures avant de pouvoir passer à la première cuisson.

Toucher

Les trois céramistes pensent que le travail de la terre cuite connait un sure regain de popularité.

Depuis le début de la pandémie, Mme Schillgalies se consacre à temps plein à l’enseignement de l’artisanat. Elle avance que la plupart des personnes veulent apprendre à fabriquer plutôt qu’acheter des pots.

Mme Weaver a longtemps vendu ses créations en personne, mais elle apprend depuis cinq ans le commerce en ligne. «Ce n’est pas easy, automotive il faut se promouvoir énormément sur les réseaux sociaux», exprime-t-elle.

Mme Schillgalies mentionne être réticente face aux plateformes numériques. Elle argumente que le toucher est central. La fundamental doit découvrir par exemple si une tasse lui est confortable, ce qu’une photograph ne peut jamais transmettre.

325

Le nombre de bols qui ont été donnés à Corbeille de ache.

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