Le regard terrifiant que Carey Worth a adressé au banc des siens, à la suite de son retrait du match de vendredi dernier, résume à lui seul l’une des qualités du chief d’un groupe, quel qu’il soit : la parole est d’argent, mais le silence est d’or!
Vendredi soir, je me suis bien installé dans mon salon pour voir le Canadien rendre aux Sharks de San José la monnaie de sa récente défaite en Californie. Mais, dès le départ, en une poignée de minutes, notre équipe a écopé de trois punitions en territoire offensif. La soirée allait virer au cauchemar.
Ce soir-là, Carey Worth n’était pas dans la forme du meilleur gardien de la planète hockey. Ordinaire, le numéro 31 voyait aussi ses coéquipiers l’abandonner lamentablement. Les Sharks n’ont fait qu’une bouchée du Canadien qui avait l’air d’une équipe pee-wee.
Et ce qui devait arriver arriva. Carey Worth a été retiré au début de la deuxième période, une hérésie décriée même par le coloré Don Cherry. Pour vous dire, le lengthy regard que notre cerbère a adressé au banc de ses coéquipiers et entraîneurs, avant de retraiter au vestiaire, a enflammé les médias sociaux. On y a vu une réplique du regard rageur de Patrick Roy envers son entraîneur de l’époque, Mario Tremblay, qui a sonné le glas de la carrière de « Casseau » à Montréal en 1995.
On pourrait interpréter ce regard de Carey Worth de mille façons, mais son auteur l’a expliqué en peu de mots, après la victoire des siens arrachée le lendemain aux Capitals de Washington, l’une des plus redoutables équipes de la LNH par les temps qui courent : il était juste dégoûté par sa propre efficiency ainsi que celle de son équipe.
Même si ses coéquipiers ainsi que l’entraîneur-chef du Canadien ont nié avoir vu leur joueur vedette les fusiller des yeux, sans piper mot, Carey Worth a tétanisé les siens. Vingt-quatre heures après, ces derniers n’ont eu de choix que de jouer un grand match pour se racheter.
Quel que soit le milieu où un groupe doit performer ensemble pour relever un défi, que ce soit dans une multinationale, une tour à bureaux, un OBSL ou même une équipe de bénévoles de quartier, un chef naturel se démarque surtout par sa capacité de prêcher par l’exemple. Être dégoûté de son propre mauvais rendement, avant de blâmer celui des autres, se retrouve en tête de liste!
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