MONTRÉAL — La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) demande au gouvernement du Québec de rendre publiques quatre études touchant à la safety du caribou forestier, dont une date d’il y a quatre ans.
L’organisme s’interroge sur les motifs pour lesquels le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs refuse de dévoiler ces études, mais il souligne que la planification forestière en vue d’une exploitation de la ressource est en cours dans des secteurs qui ont été identifiés comme devant être protégés.
Deux de ces rapports — l’un déposé il y a quatre ans, l’autre en décembre 2015 — identifient des secteurs prioritaires pour la création d’aires protégées pour le caribou forestier. La SNAP en connaît l’existence et le contenu, puisqu’elle a participé à l’Équipe de rétablissement du caribou forestier au Québec qui les a préparés, mais c’est le gouvernement qui les a en mains et qui en contrôle la diffusion.
Or, selon l’organisme, Québec travaille à la fois sur l’élaboration d’une grande aire protégée pour le caribou forestier dans le secteur des Montagnes Blanches, au nord du Lac-Saint-Jean, et sur la planification de coupes forestières dans le secteur au nord du Lac Manouane, également dans les Montagnes Blanches. Ce secteur a pourtant été ciblé dans les deux rapports en query comme étant prioritaire pour le rétablissement du caribou.
Les deux autres études, réalisées sous l’égide du ministère qui les a entre les mains depuis près d’un an, touchent les impacts socio-économiques du rétablissement du caribou forestier, classé parmi les espèces menacées depuis 2002 par le gouvernement fédéral.
La première démontre que ce rétablissement aurait un influence de four à 15 pour cent sur la récolte potentielle de bois, selon le scénario envisagé. L’organisme fait valoir que cet impression est beaucoup moins élevé que ce qui était craint par l’industrie et souligne par ailleurs que celle-ci n’a pas récolté 20 pour cent de la possibilité annuelle de bois résineux entre 2000 et 2012, soit beaucoup plus que ce que lui enlèveraient les aires protégées.
La SNAP estime que ces données démontrent qu’il y a une certaine marge de manoeuvre pour le rétablissement du caribou et le maintien des emplois forestiers.
La deuxième étude, quant à elle, avance des pistes de options concrètes et précises pouvant être mises en oeuvre dans l’aire de répartition du caribou.
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