Connais-tu ton pot? C’est la query posée par cinq cégeps de Montréal aux étudiants, et la query à laquelle quatre capsules vidéo sur la consommation responsable et sécuritaire du hashish tentent de répondre.
«L’abstinence n’est pas un choix réaliste ou potential pour tous», a déclaré d’entrée de jeu Shera Robinson, agente des providers sociaux au Collège Vanier, lors du lancement de la campagne vidéo, tenu ce matin au Collège Dawson.
Ce fait mis sur la desk, l’approche qui a guidé ce projet collaboratif a donc été de développer un outil attrayant pour les jeunes, afin que ceux qui choisissent de consommer du hashish le fassent en toute connaissance de trigger et de la manière la plus sécuritaire.
Cette campagne vise spécifiquement les jeunes de 18& à& 24& ans, soit le groupe qui consomme le plus de hashish en termes de proportion, précise la directrice régionale de la santé publique de Montréal, la Dre& Mylène Drouin.
«Ce sont 40% des jeunes de 18& à& 24& ans qui disent avoir consommé dans les 12& derniers mois. De ce 40%, il y a en a autour de 37% qui sont quand même des consommateurs à plus haut risque, qui disent consommer régulièrement ou même quotidiennement», a précisé la Dre& Drouin.
«Tout ce que tu as toujours voulu savoir sur le hashish, sans jamais avoir pu poser la query»
Au fait du tabou qui aircraft toujours sur la consommation du hashish, les intervenants sont allés sonder virtuellement et en personne les étudiants des établissements collégiaux participant au projet, soit ceux de Bois-de-Boulogne, de Dawson, de Maisonneuve, de Rosemont et de Vanier. Les langues se sont déliées et une centaine de questions ont été récoltées.
Parmi les plus fréquemment posées, Coralie Bazinet, travailleuse sociale au Collège Bois-de-Boulogne, en énumère quelques-unes. «Est-ce que c’est dangereux pour mon cerveau? Est-ce que je vais devenir moins clever? Est-ce que ça peut aider à soulager mon anxiété? Est-ce que c’est mieux de fumer ou d’ingérer mon hashish?»
De ces interrogations ont émanées quatre capsules d’une durée de deux minutes, produites par Birfurk, un studio de création basé à Montréal spécialisé en animation et movement design, et destinées à l’ensemble du Québec anglophone et francophone.
«On a voulu créer un projet – on le souhaite – attrayant, qui parlait à nos jeunes et, surtout, qui répondait à leurs questions en utilisant l’approche de réduction des méfaits», souligne Mme Bazinet.
Qu’en pensent les jeunes?
Les étudiants du Collège Dawson présents pour assister à la projection unique des quatre capsules animées ont exprimé leur enthousiasme quant à ce sort de contenu.
«Personnellement, j’ai trouvé que les vidéos animées étaient très le enjoyable. Si cela avait été juste une personne, ç’aurait été tellement plate», a affirmé Sarah. La jeune femme est aussi smart au fait que ces vidéos s’éloignent du côté moralisateur souvent associé aux campagnes de prévention des dépendances auprès des jeunes. «Ils ne sont plus dans le ‟ne fume pas, c’est mauvais”. C’est plus ‟si tu vas fumer, voici les risques”. C’est un choix qu’il te donne. C’est ouvert. Prends la décision pour toi-même.»
Tani abonde dans le même sens. «J’ai trouvé que c’était très bien fait. Ce n’est pas formel, il n’y a pas de jugement.» Son amie, Katrina a quant à elle constaté l’facet engageant des vidéos tout en démystifiant certaines croyances quant aux supposés bienfaits du hashish.
«Il y a une idée autour du hashish que ce n’est pas mauvais, qu’il n’y a pas d’effets négatifs. Les vidéos étaient très réalistes et nous informent des elements moins positifs d’une façon qui n’est pas plate.»
À ce propos, Tani, qui ne consomme plus de hashish, a raconté à Métro qu’il a vu plusieurs de ces amis s’isoler, préférant «rester à la maison et fumer».
Quelques bémols
Sarah a constaté que ces capsules s’adressaient à un public qui possédait déjà des connaissances générales de base au sujet du hashish. «Quand on parle de THC, moi, je sais c’est quoi, mais j’ai déjà eu la dialog avec quelqu’un de mon âge qui ne savait pas ce que c’était et ne connaissait pas ses effets», a-t-elle souligné.
Quant à Tani, il croit qu’il aurait été bien d’aborder davantage l’évolution des produits au cours des dernières années. «La seule affaire que j’aurais changée, c’est que les gens ont tendance à penser que c’est le même hashish fumé par nos mother and father et nos grands-parents. La quantité de hashish qu’on fume donne des effets très différents depuis les 25& dernières années.»
Interrogée à ce propos, Shera Robinson a expliqué que d’autres factors seront approfondis dans de prochaines capsules. «Ce qu’on voulait faire avec ces capsules, c’est toucher aux questions plus générales. On aimerait faire une série de vidéos plus pointus. Dans le futur, on veut faire beaucoup plus tout en gardant les vidéos très courtes.»
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