Cultiver la curiosité au jardin éducatif: bien plus que du jardinage

Metro Montreal

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Des mains dans la terre.

Une quinzaine de jeunes d’un camp de jour de Saint-Léonard ont pu apprendre à jardiner gratuitement au jardin du pavillon Wilfrid-Bastien, grâce à une initiative de la Desk de concertation en sécurité alimentaire, qui organise cet été plusieurs ateliers de sensibilisation à la nature, au bioalimentaire et à l’agriculture urbaine.

«Mon optique, quand j’ai organisé les ateliers, c’était de créer de l’émerveillement chez les enfants, de leur faire voir des choses auxquelles ils n’ont pas nécessairement accès en ville, explique Mylène Thériault, chargée des projets à la Table de concertation en sécurité alimentaire de Saint-Léonard. C’est de créer de la curiosité et que les jeunes repartent avec une expérience, pour qu’ils se disent que c’est l’enjoyable, la nature et le jardinage.»

Certains aliments cultivés au potager du pavillon Wilfrid-Bastien ont même trouvé leur chemin jusqu’au frigo communautaire du pavillon, un dépôt de nourriture alimenté par les banques alimentaires et la Desk de concertation, et dont les denrées sont mises à la disposition de toute personne qui en aurait besoin.

Le frigo communautaire, dont les victuailles sont à la disposition de tous, est situé dans le pavillon du parc Wilfrid-Bastien. /CP: Adrien Banville, Métro

Des poules et du miel

En plus de l’activité d’introduction et d’initiation à l’agriculture urbaine qui s’est déroulée le 28 juillet, d’autres ateliers sont planifiés en août.

«Le 2 août, on a un atelier sur les pollinisateurs avec Miel Montréal, qui va faire aussi une dégustation de miel. Le 16 août, on fait venir un animateur avec une poule à la bibliothèque», annonce avec enthousiasme la planificatrice. Elle en profite pour inviter tous les jeunes de 6 à 17 ans qui seraient intéressés par ces activités à y participer gratuitement.

En outre, la Récolte solidaire, un programme de cueillette de fruits dans les arbres fruitiers de l’arrondissement, aura aussi lieu vers la fin août. Tous peuvent s’y inscrire pour récolter des fruits – et en conserver une petite quantité –, ou alors pour mettre à la disposition de tous les fruits autrement perdus de leurs arbres fruitiers et soutenir les efforts d’aide alimentaire.

La tradition au menu

Cet automne, l’organisme en aide alimentaire offrira aussi des cours découvertes sur les aliments locaux, dont certains sont parfois moins connus des Léonardois.

«On essaie de diversifier [nos initiatives] parce que la sécurité alimentaire, c’est l’aide alimentaire, c’est essayer d’augmenter l’accès à des produits, mais c’est aussi éveiller [l’intérêt des jeunes] par l’éducation et la curiosité », explique le directeur de la Desk de concertation en sécurité alimentaire de Saint-Léonard, Jean-Philippe Laperrière, aussi chargé de cours à l’UQAM.

En effet, les Léonardois de toutes cultures auraient tendance à utiliser des produits issus eux aussi de leur communauté, ce qui ferait en sorte que certains «produits ne trouvent pas toujours preneur», selon lui.

«On est dans un quartier très multiethnique, il faut essayer d’éveiller la curiosité des jeunes [pour des aliments locaux moins connus], explique le sociologue de l’alimentation. Les légumes-racines, on aime ou on n’aime pas, mais quand on vient d’arriver au Québec, ce n’est pas nécessairement des produits qu’on consomme, donc, on ne profite pas des produits de saison. Ces ateliers peuvent donc permettre des substitutions [d’aliments]», illustre-t-il, précisant du même souffle que l’objectif n’est pas non plus de dénaturer des cultures culinaires, mais bien d’apprendre à travailler des aliments locaux.

«L’idée n’est pas de changer les habitudes alimentaires de façon radicale, c’est de dire: “Vous avez de bons [aliments locaux] du Québec, ça peut se mettre à la place de tel [ingrédient] dans tel plat. Si vous n’êtes pas familier avec ce produit-là, on va vous conseiller sur remark l’intégrer dans votre alimentation”», illustre le directeur

Ces activités sont le fruit d’une subvention de l’organisme 100 degrés, qui vise à rapprocher les jeunes du bioalimentaire.

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