Vieille de quelques jours, la campagne électorale débute cette année par de nombreuses promesses, pourtant éclipsées par la query de la violence et des menaces à l’égard des politicien·nes. Et pourtant, ce n’est pas la première fois qu’un tel climat s’immisce dans une campagne électorale au Québec.
En début de semaine, les conservateurs ont rapporté que deux de leurs bénévoles aient été menacés à l’arme blanche. L’incident serait arrivé alors qu’ils installaient des affiches électorales à Montréal et à Sept-Îles. Par la suite, le bureau du député sortant de Marquette, Enrico Ciccone,& a été vandalisé et cambriolé& dans l’arrondissement de Lachine.
Mercredi, la députée libérale sortante Marwah Rizqy a expliqué envisager mettre fin à sa carrière politique suite à des menaces de mort reçues dans les dernières semaines. Le lendemain, le député sortant et candidat caquiste Sylvain Lévesque, a expliqué avoir porté plainte suite à la parution sur les réseaux sociaux d’une de ces affiches électorales de la précédente campagne tachée de sang.
Bien qu’il est difficile de la chiffrer, on peut définitivement percevoir l’amplification de la violence dans la campagne électorale. C’est ce qu’explique le directeur scientifique et stratégique du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV), Louis Audet-Gosselin. Selon lui, l’effet amplificateur des réseaux sociaux s’additionne à celui de la pandémie.
«On despatched qu’on est dans une autre dimension depuis quelques années, dit-il. Il y a vraiment une différence avec ce qu’on était habitué à voir».
Néanmoins, Métro a colligé quelques exemples notables de menaces et de violences envers les élus depuis les 10 dernières années.
2012: Pauline Marois
Il y a 10 ans presque jour pour jour, la cheffe péquiste Pauline Marois devenait la première femme élue première ministre au Québec. Mais son discours de victoire est coupé courtroom par ses gardes du corps de la SQ, qui la retirent physiquement de la scène devant les visages ébahis des militants et des téléspectateurs.
On apprendra peu après qu’un homme armé s’est introduit au Métropolis, où se tenait le rassemblement péquiste. Richard Henry Bain, un anglophone qui n’acceptait pas la victoire de la formation indépendantiste, s’était introduit dans l’édifice par une porte arrière. Il a tiré sur des employés, assassinant le technicien de scène Denis Blanchette et blessant son collègue Dave Braveness avant d’être arrêté.
Bain purge actuellement une peine de jail à vie sans possibilité de libération avant 2032.
2017: Valérie Plante et autres candidat.e.s
En 2017, Valérie Plante tentait de déloger le maire sortant, Denis Coderre. Sa victoire éventuelle fut toutefois entachée par une série d’événements de vandalisme jugés menaçants et misogyne. Un exemple: une pancarte affichant Mme Plante avec les candidates Sue Montgomery et Magda Popeanu a été marqué de rouge avec le mot «sluts». Des trous de balles étaient dessinés sur leurs fronts et leurs bouches étaient barbouillées de rouge pour signifier une défiguration violente.
Pendant la campagne et même après la victoire de Mme Plante et Projet Montréal, Sue Montgomery a aussi été la cible d’une campagne de harcèlement de la half de Robin Edgar. M. Edgar l’accusait de faire partie d’une conspiration pour taire des allégations d’abus sexuels à l’église qu’ils fréquentaient tous deux. Il s’est approché d’elle à plusieurs reprises pour filmer ses interventions auprès d’elle, avant d’être arrêté par les policiers.
Le maire sortant du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, a quant à lui fait l’objet de menaces distincts. Un homme collait des autocollants sur ses pancartes électorales. On pouvait y lire «Je souhaite secrètement me faire casser les jambes».
2018: Ali Dahan
Lors de la dernière campagne électorale provinciale, en 2018, le candidat Ali Dahan a dû mener une partie de sa campagne terré chez lui. Il avait reçu des menaces de mort. Le suspect a été arrêté quelques jours plus tard.
Dans un événement séparé, un autre individu a aussi tiré sur une pancarte de M. Dahan avec une arme à air comprimé.
2019: Simon Marchand
La campagne fédérale de 2019 a aussi vu du vandalisme sur les pancartes électorales. Si les politiciens s’attendent à ce style de selected, ils ne s’attendent pas nécessairement à ce que le public s’en prenne à leurs biens personnels. C’est ce qui est arrivé au candidat bloquiste Simon Marchand. En plus de détruire ses pancartes par dizaines, les malfaiteurs ont aussi vandalisé sa voiture.
2021: Balarama Holness
L’automne dernier, la campagne municipale a encore une fois été le théâtre de menaces. Balarama Holness, un avocat et ancien joueur des Alouettes de Montréal, était bien connu pour son activisme contre le racisme depuis qu’il avait quitté Projet Montréal en 2017. Après avoir fondé son propre parti et mené une coalition durement critiquée avec le Ralliement pour Montréal, il a partagé sur les réseaux sociaux un exemple des menaces et des insultes qu’il recevait.
«À titre de fier Québécois, je redis que tu es un esti de sale n****, un salaud d’immigrant qui doit être tué. Fais-nous plaisir Dolarama, suicide-toi, sinon demande à quelqu’un de te fusiller. Maudit n**** de marde, f*ck you motherf*cker», pouvait-on lire dans le message.
M. Holness a porté plainte à la police peu après.
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