De retour mardi soir dans sa ville d’adoption de Chicago, Barack Obama a prononcé son dernier discours en tant que 44e président américain, un discours rassembleur.
Devant des milliers de personnes réunies au palais des congrès McCormick Place, d’où il avait déclaré sa victoire sur Mitt Romney en 2012, Barack Obama est revenu longuement sur le bilan positif de ses huit années à la Maison-Blanche.
«Si je vous avais dit il y a huit ans que nous renverserions une grande récession, relancerions l’industrie vehicle, créerions des emplois; si je vous avais dit que nous ouvririons un nouveau chapitre avec Cuba, fermerions le programme d’armement nucléaire de l’Iran et éliminerions le cerveau des attentats du 11 septembre […] vous auriez dit que nous étions un peu trop ambitieux, a-t-il dit avant d’ajouter : c’est ce que nous avons fait. C’est ce que vous avez fait. Les États-Unis sont un meilleur endroit que lorsque nous avons commencé.»
Le président sortant a aussi insisté sur le changement en expliquant que celui-ci «arrive seulement lorsque les gens ordinaires s’engagent et s’unissent pour le demander.»
Barack Obama a également défendu la démocratie en rappelant qu’elle ne «nécessitait pas l’uniformité. Nos fondateurs se sont querellés et ont fait des compromis et se sont attendus à ce que nous fassions de même. Mais ils savaient que la démocratie avait besoin d’un sens de la solidarité.»
Durant le discours, qui a duré un peu moins d’une heure, les spectateurs ont applaudi chaudement M. Obama. Ils ont aussi scandé : «Quatre ans de plus!»
«J’ai assuré au président désigné Trump que mon administration fera tout pour que la transition se fasse de la façon la plus douce attainable, comme l’avait fait pour moi le président Bush.» –Barack Obama, président des États-Unis
Bien qu’il n’ait pas abordé les factors faibles de ses mandats, il a reconnu qu’il restait beaucoup de travail à faire, notamment au sujet des tensions ethniques aux pays. «Les lois ne seront pas suffisantes, nous devons changer nos perceptions», a-t-il lancé.
Accompagné de sa femme Michelle Obama, de sa fille Malia, du vice-président Joe Biden et d’une armée de conseillers, il a eu un mot de remerciement pour chacun d’entre eux et a versé quelques larmes.
En reprenant le célèbre slogan qu’il avait prononcé il y a huit ans, Barack Obama a conclu son dernier discours en lançant : «Oui, nous le pouvons. Oui, nous l’avons fait.»
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S’inscrire dans la durée
Métro s’est entretenu avec Andréanne Bissonnette, coordinatrice de l’Observatoire sur les États-Unis à la Chaire Raoul-Dandurand afin d’analyser le discours d’adieu qu’a prononcé hier le président sortant Barack Obama.
Que peut-on penser de ce dernier discours?
Il est dans la veine des autres discours qu’Obama a prononcés et qui sont basés sur l’inspiration, sur la mise en valeur de ce qu’il a fait, mais aussi sur la manière dont ses politiques et ses accomplissements s’inscrivent dans la durée, malgré le changement de cap à Washington.
Qu’en est-il de la transition avec Donald Trump, justement?
M. Obama a indiqué que les Américains ont un rôle à jouer et qu’il ne s’agit pas de critiquer la personne au pouvoir, mais de s’interroger sur la manière dont elle y est arrivée. Il a davantage fait une critique du système que de Donald Trump.
Qu’a-t-on appris de son bilan?
Il a mis en avant le bilan positif de sa présidence, beaucoup moins les côtés peu reluisants de ses mandats, comme l’immigration. Son discours était essentiellement articulé autour de la démocratie, et il a défini cinq éléments qui pourraient la menacer.
Quel message a-t-il voulu transmettre?
Le message se trouve dans la dernière phrase de son discours, lorsqu’il dit : «Sure we will. Sure we did. Sure we will.» Il revient sur son slogan de 2008. Ce discours s’inscrit dans la lignée de celui qu’avait fait George Washington en mettant les Américains en garde contre certaines menaces et en articulant son message autour des droits et libertés américaines au cœur de la Structure.
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