Des cas d’excision à Montréal?

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Alors que cette pratique est illégale au Canada, des familles montréalaises d’origine africaine contourneraient la loi pour faire exciser leurs filles. La Dre Sophia Koukoui, dont les travaux de recherche portent sur la santé mentale des migrants et des réfugiés, mais également sur l’excision et l’infibulation au Québec et à l’worldwide, croit même que des cas se produisent à Montréal.

«C’est extrêmement uncommon, mais cela arrive, mais c’est uncommon», dit-elle en entrevue avec Métro. La Commission des droits de la personne vient tout juste d’ouvrir une enquête sur un cas présumé qui se serait produit dans la région de Québec.

La plupart du temps, ces jeunes filles sont ramenées dans leur pays d’origine pour être excisées. Au complete, 29 pays en Afrique pratiquent la mutilation génitale féminine (MGF). Toutefois, certaines communautés à l’intérieur de ces États ne la pratiquent pas. Les MGF se font aussi dans d’autres régions du monde comme en Colombie, en Inde, en Malaisie et en Indonésie.

Plus de cas à Montréal

En raison des flux migratoires, Sophia Koukoui dit recevoir de plus en plus de cas dans sa clinique multidisciplinaire au Canada concernant des femmes excisées. «J’en reçois plus pour plusieurs raisons. Parce que le mot circule qu’on offre du soutien psychologique, entre autres, à ces personnes», nuance la psychologue.

Outre les conséquences à courtroom terme – telles que des hémorragies, des infections comme le tétanos- les femmes excisées vivent sur le lengthy terme des moments extrêmement difficiles. D’où l’appui à ces personnes de la Fondation Sensolia, nouvellement créée pour aider ces femmes.  

La coordonnatrice aux activités et à la mobilisation du Réseau d’motion pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec (RAFIQ), Djenabou Sangaré, confirme elle aussi que des familles se soustraient à la Loi canadienne en la matière.

Dans la communauté africaine, on a eu des échos que des enfants ont été amenés dans les pays, dit-elle, mais les gens refusent de témoigner de ces questions. Une famille s’était confiée à moi à ce sujet mais avait très peur de parler publiquement.

Djenabou Sangaré, coordonatrice du RAFIQ

Toutefois, elle affirme n’avoir «aucune preuve que cela se pratique à Montréal».

L’asile pour éviter l’excision

Devant le risque d’excision de leurs filles dans leur pays d’origine, de nombreuses femmes africaines se réfugient au Canada afin de pouvoir protéger et préserver l’intégrité génitale de leur progéniture. La Fondation Sensolia offre un service en immigration et reçoit «pas mal de cas comme ça depuis quelques années».

Les cas d’enfants que je reçois, c’est pour des demandes de statut de réfugié mais je travaille avec des petites filles qui ont été excisées et la plus jeune a cinq ans actuellement.

Dre Sophia Koukoui

Elle souhaite une intervention de la Course de la safety de la jeunesse (DPJ) à ce niveau. «Ce serait bien que La DPJ dans la state of affairs qui nous concerne contacte des specialists pour du soutien afin d’aborder cette question-là, plutôt que de dire c’est trop délicat et on ne s’en mêle pas», soutient-elle.

De son côté, Mme Sangaré déplore une méconnaissance du sujet par le personnel de la santé au Québec, notamment les médecins. La plupart des femmes qui ont subi des MGF doivent encore passer sous le bistouri au second d’accoucher.

«Les médecins souvent sont étonnés de voir la cicatrice de la madame et sont devant une state of affairs où ils ne savent pas quoi faire. Et, très souvent, les médecins passent à la césarienne automatiquement», constate la coordinatrice de RAFIQ.

«Les professionnels de la santé doivent aussi être sensibilisés quant aux approches d’égalité des genres pour lutter contre les violences basées sur le style (VBG) dont les MGF font partie», affirme la directrice de l’Unité de santé internationale de l’Université de Montréal, Karina Dubois-Nguyen . Elle est intervenue lors d’un Discussion board organisé sur le sujet à l’UdeM en février dernier.

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