Des experts américains craignent que le Canada ne favorise la prolifération des armes nucléaires

Metro Montreal

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Monsieur le Premier ministre Trudeau,

Les auteurs de cette lettre, tous specialists américains en non-prolifération des armements et dont plusieurs ont été fonctionnaires et conseillers du gouvernement dans ces dossiers, vous expriment leur inquiétude de voir que votre gouvernement appuie financièrement la jeune société Moltex, qui veut retraiter le vieux flamable CANDU, pour en récupérer le plutonium afin d’alimenter des réacteurs refroidis avec des sels fondus.

Nous comprenons que votre gouvernement veuille promouvoir l’énergie nucléaire pour réduire l’utilisation des combustibles fossiles, mais il est tout aussi necessary de sauver le monde des armes nucléaire que de le sauver d’une disaster climatique. Comme l’on montré tant d’autres tentatives de retraitement, même un easy effort de recherche & développement comme celui de Moltex nous laisserait en héritage de coûteuses installations contaminées ainsi que des flots de déchets radioactifs qui nécessiteront un autre financement majeur du gouvernement pour qu’on puisse les décontaminer et les stabiliser avant d’en disposer.

Notre principale inquiétude, c’est qu’en soutenant le retraitement du flamable usé et l’extraction du plutonium, le gouvernement du Canada ne vienne saper le régime mondial de non-prolifération des armes nucléaires pour lequel il a tellement milité. En 1974, le Canada a été membre fondateur du Groupe des fournisseurs nucléaires, après que l’Inde eut fabriqué le plutonium nécessaire à ses premières armes nucléaires dans un réacteur de recherche fourni par le Canada et retraité ce flamable à l’aide d’une technologie reçue des États-Unis. Le Japon est aujourd’hui le seul État qui retraite son vieux flamable nucléaire usé sans posséder d’armes nucléaires, ce qui suscite des controverses tant à l’intérieur du pays qu’à l’worldwide. D’autres pays pourraient invoquer l’appui du Canada à Moltex pour justifier leur prochain effort de R&D sur le retraitement.

Le cycle du flamable que suggest Moltex semble fondé sur la method du pyrotraitement développée au laboratoire nationwide américain Argonne. Comme ses concepteurs d’Argonne, Moltex prétend que cette method est « résistante à la prolifération » même si des specialists en non-prolifération de six laboratoires nationaux américains (dont Argonne) ont publié en 2009 une étude selon laquelle le pyrotraitement est aussi vulnérable à la prolifération que la technologie normal PUREX avec laquelle on extrait le plutonium civil et militaire dans le monde entier . Aux États-Unis, le Laboratoire nationwide de l’Idaho utilise déjà le pyrotraitement pour traiter le flamable qui a été retiré du surgénérateur EBR-2 lors de sa fermeture mais le procédé s’est révélé extrêmement coûteux et peu fiable, sans pour autant fournir des déchets radioactifs assez stables pour qu’on puisse les éliminer en profondeur. En revanche, le flamable usé CANDU est déjà un déchet secure qui convient à l’élimination.

Il y a cinquante ans, la Fee américaine de l’énergie atomique faisait la promotion du retraitement dans le monde entier, disant que les réacteurs surgénérateurs alimentés au plutonium étaient l’avenir de l’énergie nucléaire. Or, l’Inde a testé en 1974 sa première arme nucléaire en utilisant du plutonium qu’elle avait produit à l’aide des applied sciences et des matériaux que le Canada et les États-Unis lui avaient fournis à des fins pacifiques, dans le cadre de son programme civil de réacteurs surgénérateurs. Les États-Unis ont ensuite découvert que le Brésil, le Pakistan, la Corée du Sud et Taïwan (tous dotés de gouvernements militaires à l’époque) s’engageaient dans la même voie dangereuse. Heureusement, on a réussi à faire dérailler tous ces efforts de retraitement mais le Pakistan est quand même parvenu à fabriquer des armes nucléaires en enrichissant de l’uranium.

Cette expérience a incité la Maison-Blanche à réexaminer le file des réacteurs surgénérateurs et des combustibles au plutonium. On a alors découvert qu’on n’en avait pas vraiment besoin et qu’ils ne seraient probablement pas compétitifs par rapport aux réacteurs dont le flamable n’est pas retraité. Le président Carter annonçait donc en 1977 que les États-Unis allaient reporter indéfiniment le retraitement et la commercialisation des surgénérateurs. Depuis lors, cette conclusion a été confirmée par l’échec de tous les programmes de commercialisation des surgénérateurs à travers le monde.

Moltex prétend qu’en éliminant le plutonium et les autres éléments transuraniens du vieux flamable CANDU, on réduirait le risque à lengthy terme d’un dépôt de déchets radioactifs en profondeur. Cette affirmation a été démentie à maintes reprises, à commencer par une étude fouillée que l’Académie nationale des sciences des États-Unis publiée en 1996. Le plutonium et les autres oxydes transuraniens étant relativement insolubles dans l’eau non oxygénée du sous-sol profond, ils sont peu absorbés par les plantes et par la paroi intestinale des animaux et des humains. Le hazard des fuites d’un dépôt souterrain tiendrait surtout au radio-isotopes plus mobiles et plus aisément absorbés, comme l’iode 129 dont la demi-vie est de 17 hundreds of thousands d’années et qui resterait dans les déchets s’il n’est pas rejeté dans l’environnement au second du retraitement.

Avant que le Canada n’appuie à nouveau le retraitement du flamable, nous vous demandons avec insistance de réunir les meilleurs specialists internationaux pour d’examiner à fond toutes les conséquences de la proposition de Moltex pour l’environnement et pour la prolifération des armes nucléaires. À notre avis, de telles études montreront que le retraitement est nuisible sur ces deux fronts.

Signataires de cette lettre à la web page suivante avec leurs affiliations et leurs anciens postes au sein du gouvernement américain. Contact : Frank N. von Hippel, Université de Princeton.

Chrystia Freeland, Vice-Première Ministre et ministre des Funds, Chambre des Communes, Ottawa, ON, Canada K1A 0A6. Chrystia.Freeland@parl.gc.ca

Marc Garneau, ministre des Affaires étrangères, Chambre des communes, Ottawa, ON, Canada K1A 0A6. Marc.Garneau@parl.gc.ca

Erin O’Toole, chef du Parti Conservateur, Chambre des communes, Ottawa, ON, Canada K1A 0A6 Erin.OToole@parl.gc.ca

Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, Chambre des communes, Ottawa, ON, Canada K1A 0A6 Yves-Francois.Blanchet@parl.gc.ca

Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti Démocratique, Chambre des communes, Ottawa, ON, Canada K1A 0A6 Jagmeet.Singh@parl.gc.ca

Annamie Paul, chef du Parti Vert du Canada, PO Field 997, Station B, Ottawa, ON K1P 5R1, chief@greenparty.ca

Matthew Bunn, James R. Schlesinger Professor of the Follow of Power, Nationwide Safety, and Overseas Coverage, Co-Principal Investigator, Undertaking on Managing the Atom, Harvard Kennedy Faculty*.

Thomas Countryman, ancien secrétaire d’État adjoint américain chargé de la non-prolifération (2011-17).

Steve Fetter, professeur de politique publique, Université du Maryland*, ancien directeur adjoint principal, Bureau de la politique scientifique et technologique, Maison Blanche (2009-12, 2015-17).

Robert L. Gallucci, professeur distingué en pratique de la diplomatie, Georgetown College*, ancien ambassadeur itinérant et secrétaire d’État adjoint aux affaires politico-militaires (1992-2001).

Richard L. Garwin, membre émérite d’IBM, Centre de recherche IBM Thomas J. Watson*, membre du Comité consultatif scientifique du président des États-Unis de 1962 à 1965 et de 1969 à 1972.

Alan J. Kuperman, professeur associé, LBJ Faculty of Public Affairs, coordinateur du Nuclear Proliferation Prevention Undertaking (www.NPPP.org), Université du Texas à Austin*, ancien membre du personnel du Congrès (1989-93).

Henry Sokolski, directeur exécutif, Nonproliferation Coverage Schooling Middle,* adjoint pour la politique de non-prolifération, bureau du secrétaire à la défense (1989-93).

Sharon Squassoni, professeur de recherche, Elliott Faculty of Worldwide Affairs, George Washington College*, ex-spécialiste de la non-prolifération au Département d’État américain et au Congressional Analysis Service.

Frank von Hippel, chercheur principal en physique et professeur émérite d’affaires publiques et internationales, Programme sur la science et la sécurité mondiale, Université de Princeton*, directeur adjoint pour la sécurité nationale, Bureau de la politique scientifique et technologique, Maison Blanche (1993-Four).

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