Des femmes de tous horizons dans le centre-ville réclament un féminisme pluriel

Metro Montreal

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Des femmes aux revendications diverses ont dénoncé les attaques aux droits des femmes, mercredi, en marchant dans le centre-ville de Montréal pour la Journée internationale des droits des femmes.

C’est dans une ambiance musicale, en fin d’après-midi, qu’une foule de femmes parsemée d’hommes s’est réunie, pancarte à la most important, devant l’université McGill. Au sein de la foule, on comptait des représentantes des grandes centrales syndicales, des groupes de gauche anticapitaliste, plusieurs associations étudiantes, des femmes de la communauté LGBTQ+ et des travailleuses du milieu communautaire.

Les messages et cris du cœur étaient multiples: dénonciations des féminicides; défense d’un féminisme intersectionnel; solidarité avec les femmes tuées au Mexique et opprimées en Iran ou en Afghanistan; associations entre la lutte des courses et la lutte féministe; reconnaissance des personnes trans et non-binaires; soutien pour les femmes réfugiées ou racisées et critiques du travail du sexe.

Les cinq manifestantes rencontrées par Métro – étudiantes et chercheuses – soulignaient l’significance du féminisme intersectionnel qui a fait débat au Québec ces derniers jours. Pour certaines, il s’agit même d’une des bases du féminisme.

Trois étudiantes de l’AGÉÉPUM. Photograph: Matéo Gaurrand-Paradot, Métro

Parmi les défis du féminisme québécois en 2023, « il y a l’facet de l’intersectionnalité », croit une étudiante de la délégation de l’Affiliation générale des étudiants et étudiantes en psychologie et en neuroscience cognitive. La chercheuse identifie aussi comme essentielle la diversité dans la recherche universitaire.

« Le gouvernement utilise les mots et les termes, comme intersectionnel et racisme systémique, pour antagoniser le débat », analyse-t-elle.

« Les droits des femmes sont constamment remis en query, contrairement aux droits d’un sure sort de personne. Il faut continuer à se battre », argumente une autre étudiante de la délégation.

Julianna Smith et Becca Wilgosh, représentent les étudiants, les professeurs et les chercheurs de l’université Concordia. Photograph: Matéo Gaurrand-Paradot, Métro.

« La honte de Concordia: six plaintes pour les droits humains en une décennie ». Une délégation de l’université Concordia dénonçait la gestion par l’université des violences sexistes et sexuelles (VSS). « Les VSS sont traitées dans notre université comme n’importe quelle incartade disciplinaire », se révolte Becca Wilgosh, qui représente les chercheur.es et professeur.es de son université.

Selon Becca et Julianna Smith, qui représentent les étudiant.es, la state of affairs est tendue à Concordia entre les associations féministes et l’administration. « Les processus de traitement des VSS sont conçus pour les VSS entre pairs et non celles commises par le personnel », s’indigne Julianna.

Sebastian Seyva, du groupe Riposte socialiste, est venu marcher parce que les femmes vivent une double discrimination: au travail, où elles sont moins bien payées que les hommes, et dans leur lobby, où elles en font plus que les hommes. Pour son organisation politique, la lutte des courses, contre le capitalisme, rencontre la lutte féministe, contre le patriarcat.

Le silence s’est fait lorsque les organisatrices ont pris la parole, et les applaudissements ont suivi. Dans leur discours, elles ont dressé le constat des droits des femmes au Québec et dans le monde, mais également dénoncé la non-reconnaissance de l’islamophobie de la half de Québec, et les rhétoriques transphobes.

L’intersectionnalité était au cœur du rassemblement. Les organisatrices ont notamment reconnu que la marche se déroulait en territoire non cédé kanienkehaka du nom de Tiohtiake et que les femmes autochtones et racisées vivaient des discriminations à la rencontre du patriarcat, de l’impérialisme et du colonialisme.

La marche pour la Journée internationale des droits des femmes à Montréal rappelait les origines bien politiques de ce jour de revendications.

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