Des îlots d’étude pour motiver les élèves de Montréal-Nord

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Depuis deux semaines, c’est un peu plus de cent jeunes qui fréquentent ces lieux d’apprentissages supervisés.

Résultat d’un effort collaboratif d’envergure entre les acteurs sociaux et politiques de l’arrondissement, de jeunes étudiants de Montréal-Nord sont à nouveau motivés par leurs apprentissages. Un jour sur deux, une centaine d’entre eux se sont rendus lors des deux dernières semaines dans les nouveaux «îlots d’étude virtuels», où une douzaine de tuteurs étaient mis à leur disposition.

Plutôt que de prêter un regard distrait à son prof de maths à partir de son oreiller, Jeremias Muambo type de son lit ces derniers jours. Comme plusieurs de ses camarades, il se dirige à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord (MCC) suivre ses cours.

«Chez moi, je suis vraiment démotivé. Ce n’est pas évident d’être productif dans ma chambre, il y a tout plein de distractions. Et mes questions, je reste souvent avec», confie le jeune homme de secondaire four.

En zone rouge, les élèves de deuxième cycle du secondaire s’alternent les journées en présentiel dans leurs établissements scolaires. Avant le retour en classe à temps plein le 29 mars, plusieurs trouvent le temps lengthy à fixer leurs écrans à la maison.

Inquiète que cette routine affecte négativement la persévérance et la réussite scolaire des jeunes, la députée Paule Robitaille a décidé d’agir en janvier dernier. Elle a organisé un comité avec les directeurs de trois écoles secondaires ainsi que quatre organismes communautaires locaux. Ensemble, ils ont mis en place les «îlots d’étude virtuels».

«J’étais très consciente de la fragilité de nos jeunes, du phénomène de défavorisation et de la fracture numérique dans le quartier. Quelqu’un m’a déjà dit que ça prenait un village pour élever un enfant et c’est vrai, ça prend un soutien collectif pour qu’ils puissent faire leur place dans la société», souligne la députée.

Depuis deux semaines, c’est un peu plus de cent jeunes identifiés par les écoles secondaires d’Amos, Calixa-Lavallée et Henri-Bourassa qui fréquentent ces lieux d’apprentissages supervisés.

«Pour certains étudiants, les cours en ligne fonctionnent très bien. Mais pour d’autres qui ont plus de difficulté, cette initiative est très importante au niveau de la motivation scolaire», affirme Younes El Rhafiki, directeur de l’école Henri-Bourassa.

Grâce aux organismes Un Itinéraire pour tous, le Carrefour jeunesse emploi Bourassa-Sauvé, le Centre Jean-Paul Lemay et le Centre des jeunes de l’Escale, ces élèves sont reçus dans plusieurs locaux dont ceux de la Maison culturelle et communautaire (MCC) et du chalet du par Saint-Laurent pour suivre leurs cours.

L’arrondissement de Montréal-Nord a également contribué au projet en fournissant un soutien sanitaire au projet ainsi que l’accès à certains locaux.

Paule Robitaille (manteau bleu) en compagnie de Younes El Rhafiki (à gauche), d’Ousseynou Ndiaye (gilet rouge) et d’Isabelle Laporte d’Un Itinéraire pour tous.

«Une grande réalisation»

Lorsqu’il a accueilli pour la première fois les jeunes de l’école Henri-Bourassa à la Maison culturelle et communautaire de Montréal-Nord, le directeur d’Un Itinéraire pour tous Ousseynou Ndiaye a été parcouru d’une grande fierté.

«On est vraiment venu en aide à la communauté. On a assuré une meilleure vie à des jeunes qui proviennent d’un milieu défavorisé où de nombreux enjeux les freinent dans leur persévérance scolaire. L’émotion embarque quand j’y pense», confie-t-il.

Sur place, les tuteurs ont vite remarqué l’impression de leurs interventions sur la motivation des jeunes. Plusieurs d’entre eux ont confié à Métro que l’initiative avait donné un second souffle à leur année scolaire.

«Une élève m’a confié que chez elle, elle n’aurait même pas ouvert son ordinateur», raconte Julius Kulzer qui accompagne les étudiants dans leur apprentissage.

Le vent dans les voiles, Paule Robitaille espère que la collaboration pourra inspirer plusieurs autres projets d’envergure dans l’arrondissement.

«Il faut qu’on se serre les coudes parce qu’il y a plusieurs secteurs fragiles ici. On ne peut pas se permettre de tirer la couverture. C’est le début de l’aventure, il ne faut pas lâcher pour amener nos jeunes au succès académique en juin», conclut-elle.

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