Hausse de plus de 200% du loyer, arrérages de plus d’un demi-million de dollars, refus d’effectuer des réparations nécessaires tant que le bail ne sera pas régularisé… Le Centre de providers scolaire de Montréal (CSSDM), sous tutelle jusqu’en juillet, bouscule les organismes d’un centre communautaire d’Ahuntsic pour gratter ses fonds de tiroirs.
«Ce style de state of affairs, en plus de la pandémie qui s’étire, crée des enjeux importants pour le développement des enfants et rajoute une couche de stress et de préoccupation supplémentaire», dénonce Christiane Meyer, directrice générale de l’organisation Pause Famille, qui aide les mother and father dans le besoin et qui a élu domicile dans le centre communautaire d’Ahuntsic.
Ce vieux bâtiment auxiliaire regroupe 13 organismes dont les providers visent à soutenir des familles en state of affairs de précarité. Ils fournissent soutien psychologique, aide alimentaire, intégration des nouveaux arrivants et aide au logement, le tout en un seul endroit facile d’accès et bien ancré dans son quartier.
Mais depuis sa mise sous tutelle en juin 2021, le CSSDM a soudainement décidé de s’attaquer au loyer de l’immeuble, dans le however de redresser sa state of affairs financière. Résultat: une hausse de plus de 200% devant être inscrite à un bail négocié d’ici le 17 juin, tel que l’exige le CSSDM.
Une desk de concertation «intersectorielle et multi-réseau» pilotée par Solidarité Ahuntsic a donc été mise en place pour négocier avec le CSSDM au sujet de cette augmentation de loyer jugée déraisonnable par les organismes concernés.
State of affairs paradoxale
Pour Remy Robitaille, directeur de Solidarité Ahuntsic, la state of affairs est d’autant plus paradoxale qu’elle contredit la mission même du CSSDM. «On est 13 organismes qui donnent des providers directement dans les écoles, ou qui [les] aident à préparer les rentrées scolaires», explique-t-il.
De plus, comme plusieurs bâtiments excédentaires, le centre communautaire est vétuste et des réparations y sont nécessaires.
«L’électricité et la plomberie sont à refaire, ajoute M. Robitaille. Si on veut une fin heureuse, ça va prendre une intervention du provincial», interpelle-t-il. Soit [Québec] accepte que les bâtiments [éducatifs] auxiliaires soient occupés par des organismes communautaires, soit ils assurent leur relocalisation.»
File à l’arrêt
M. Robitaille poursuit en indiquant que le CSSDM n’a pas encore donné suite à ses invites au dialogue et que le file est donc à l’arrêt.
Réagissant par écrit aux demandes de Métro, le CSSDM nie avoir refusé de s’asseoir à la desk de dialogue, renvoyant la balle à Solidarité Ahuntsic et indiquant simplement que «par souci d’équité, le CSSDM applique depuis 2017 la même grille tarifaire pour l’ensemble de ses locataires, qui sont principalement des organismes communautaires et des CPE qui desservent la collectivité».
L’organisation ajoute que «lorsque ses activités sont déficitaires, [elle doit] malheureusement puiser dans les sommes dédiées à la réalisation de la mission éducative auprès des élèves».
«Manque de sensibilité et de bonne foi»
Ayant pris place publiquement en faveur des organismes, la députée de Maurice-Richard, Marie Montpetit, dénonce la décision du CSSDM.
«Cette hausse de loyer de plus de 200% ainsi que les arrérages de près d’un demi-million sont irréalistes [pour ces organismes] et mettent en péril le filet social du quartier, affirme-t-elle. Ce sont des providers rendus à des familles en state of affairs de précarité. C’est utopique de penser que des organisations qui ne sont pas financées suffisamment à l’heure actuelle [pourront se plier aux exigences du CSSDM].»
«Je suis préoccupée pour les citoyens du quartier, ajoute-t-elle. Si les organismes sont expulsés, il y aura bris de service.»
La députée critique par ailleurs le «grand manque de sensibilité» du Centre de providers scolaire, qui prend la state of affairs à bras le corps «du jour au lendemain» et dont les exigences sont manifestement «déraisonnables».
Mme Montpetit invite le CSSDM à accepter le dialogue proposé par Solidarité Ahuntsic et s’interact à soutenir les organismes visés.
De l’espoir dans trois ans
Si les travaux se déroulent sans accroc, les organismes qui logent actuellement dans le centre communautaire d’Ahuntsic pourraient être relocalisés à un nouvel emplacement, soit l’écoquartier du website Louvain, un projet communautaire de huit hectares réunissant l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, la Ville de Montréal et Solidarité Ahuntsic.
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