Le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, persiste et signe: il y aura un cours d’éducation financière obligatoire en secondaire 5 à compter de septembre prochain.
Au lendemain de la sortie des trois grands syndicats de l’enseignement réclamant un moratoire sur l’implantation de ce cours, le ministre Proulx a réitéré, mardi, sa volonté d’aller de l’avant à la prochaine rentrée.
«J’ai indiqué mes intentions en décembre dernier parce que les grilles horaires vont se faire dans les prochaines semaines et on va suivre le processus», a affirmé le ministre à l’entrée du conseil des ministres, à Québec.
«Il y aura de l’économie à l’étude en septembre 2017 pour les élèves de secondaire 5 et c’est pour leur bénéfice», a-t-il tranché.
Les centrales faisaient valoir la veille que les enseignants n’avaient pas eu de formation ou de matériel pédagogique et que le ministre avait passé outre aux habituels projets pilote qui permettent d’évaluer un nouveau cours et d’y apporter les ajustements requis.
Elles soutenaient également que l’approche précipitée était illégale puisque la décision n’avait pas fait l’objet d’une session de 45 jours comme le prévoit la loi et qu’aucune modification n’avait été apportée au régime pédagogique.
«Je vais suivre, bien sûr, la procédure réglementaire, a répliqué M. Proulx. Il y aura le dépôt du règlement et la session nécessaire pour modifier le régime pédagogique, mais j’ai aussi dit que l’ensemble du matériel et de la formation pour les enseignants sera disponible pour que tout soit prêt pour l’automne 2017.»
M. Proulx a ajouté que certaines consultations avaient déjà eu lieu dans le milieu et que la décision ne rencontrait que des réactions positives, si l’on se fie à ses propos.
«Il y a eu des consultations cet automne. Le ministère a rencontré différents groupes, notamment des enseignants, des directeurs d’école, des gens du milieu. (…) Ç’a été salué par tous comme une bonne nouvelle. Il ne faut pas trouver des problèmes là où il n’y en a pas», a déclaré le ministre.
Il a fait valoir que tout le monde reconnaît la nécessité d’offrir une telle formation, à commencer par les étudiants eux-mêmes.
«Je ne pense pas avoir besoin de faire la démonstration que nos jeunes ont besoin d’éducation financière», a-t-il dit.
«Lorsqu’on va dans les écoles comme je le fais (les jeunes) nous le disent. Une des premières possibilités pour un jeune de s’endetter, c’est son premier contrat de téléphone cellulaire avant même d’être parti en appartement», a-t-il précisé.
«Les jeunes veulent savoir ce que c’est un bail, ils veulent savoir ce que c’est du crédit, ils ont accès bientôt à une carte de crédit. Ils veulent savoir ce qu’est le crédit-bail, quels sont leurs engagements», a argué M. Proulx.
«Il faut donner ces notions-là dans une société où la consommation est potential, rapide, l’endettement à portée de foremost», a-t-il ajouté.
Le ministre a tout de même cherché à quelques reprises à rassurer les enseignants sur la capacité d’apprivoiser le nouveau programme à temps pour la rentrée.
«Ils (les enseignants) vont avoir du temps pour le faire. La formation va être disponible», a-t-il dit.
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