La sensibilisation auprès des jeunes au sujet de la diversité sexuelle et l’identité des genres est tout un défi pour l’enseignement. À l’event de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie (17 mai), certaines écoles ont marqué le coup. Le dialogue, la sensibilisation et l’éducation sont plus que jamais les maîtres mots au sein des écoles.
Afin de souligner cette journée internationale, des élèves de l’école secondaire Jean-Grou de Rivière-des-Prairies ont distribué des ronds en feutrine aux couleurs du drapeau de la diversité pour inviter leurs pairs à afficher leur soutien et à promouvoir le respect, l’empathie et l’ouverture.
«Le sujet est encore smart mais l’éducation est primordiale», explique Jessica Prevost, animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire au sein de l’école depuis plusieurs années, qui œuvre auprès des élèves de cette maison d’enseignement public.
Il lui a été rapporté dernièrement que des élèves auraient émis des commentaires inappropriés sur les réseaux sociaux et parfois même en classe à l’encontre de certains de leurs camarades.
En 2016 elle créé avec une enseignante le groupe DIVERSITÉ (anciennement AGIS – Alliance Style, Identité, Sexualité).
«L’objectif du groupe est principalement d’offrir un espace de dialogue ouvert, sécuritaire et respectueux. Les élèves peuvent poser des questions, échanger avec d’autres élèves et même parfois faire de la sensibilisation», dit-elle.
Depuis, Mme Prevost et le corps enseignant ont constaté une amélioration dans l’acceptation et la compréhension de la diversité sexuelle et de style. «Pour autant il ne faut pas baisser les bras et continuer à les sensibiliser», insiste-t-elle à la suite des propos qui lui ont été rapportés.
L’éducation
De son côté Mme Nathalie (son nom a été changé), enseignante de français à Longueuil, constate que ce problème s’amplifie et pointe le manque d’éducation des mother and father envers leurs enfants.Au sein de l’école secondaire où elle enseigne des cours d’Éthique et tradition religieuse (ECR) et de d’Éducation à la sexualité sont donnés, mais ça n’est pas suffisant selon elle. La veille de l’entrevue, elle reprenait un élève qui traitait un de ses camarades de «fif» au sujet du sport qu’il pratiquait.
L’enseignante déplore le manque de temps pour éduquer ces élèves issus en majorité d’une inhabitants défavorisée souligne-t-elle. «Nous avons un rôle à jouer en tant qu’enseignant mais une meilleure éducation pourrait grandement aider au respect des élèves les uns envers les autres et à l’acceptation des différences», précise-t-elle.
Elle ajoute également que ces discriminations ne touchent pas uniquement l’orientation sexuelle et les genres mais aussi les enfants autistes. Néanmoins, elle a remarqué ces trois dernières années une nette amélioration. «Il arrive que certains élèves reprennent leurs camarades», se réjouit-elle.
Le Centre des syndicats du Québec (CSQ), membre de la Desk nationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, de son côté dit mettre tout en œuvre afin d’outiller au most les enseignants du réseau scolaire. «Ils sont l’auditoire premier que nous visons afin qu’ils puissent sensibiliser au mieux les élèves», affirme Matthieu Pelard, conseiller à la CSQ.
La sensibilisation
Des formations et des guides de sensibilisation sont donnés, affirme M. Pelard, afin d’améliorer l’intégration de la communauté LGBTQ+, mais aussi appuyer sur la sensibilisation auprès des plus jeunes.
C’est avec cette même volonté de sensibiliser que le groupe DIVERSITÉ a vu le jour grâce à Jessica Prevost. «À notre avis, les élèves doivent comprendre les éléments liés à ces enjeux du 21e siècle et c’est pourquoi nous leur proposons des semaines de sensibilisation au sein même de l’école», dit-elle.
Guérard, directeur adjoint 1er cycle à Jean-Grou, intervient lui-même parfois en classe voire convoque les élèves dans son bureau. «C’est un sujet sérieux qu’il faut aborder avec eux, c’est pour cela que beaucoup de prévention et d’initiations sont mises en place au sein de l’école», ajoute-t-il.
De son côté Gabrielle Gallo, intervenante jeunesse au collège Saint-Jean-Vianney, a remarqué que les jeunes de son école sont très bien informés de nos jours. «Ils n’ont pas peur de parler de la diversité des genres, de la sexualité and so forth. ni même de poser des questions.»
Là aussi plusieurs campagnes de sensibilisation sont faites grâce à l’intervention de personnalités impliquées directement dans la communauté LGBTQ+. «Cela a toujours plus d’impression auprès des jeunes quand ce sont ces gens-là qui en parle» précise l’intervenante.
Le programme Éducation à la sexualité est obligatoire cependant les enseignants sont unanimes, ça ne suffit pas. Les cours, les différents kiosques, les semaines thématiques sont toujours indispensables à la sensibilisation et au soutien des élèves dans le besoin.
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