À l’été 2013, Oddie Blossom est entrée d’urgence à l’hôpital en raison de son anorexie. Les specialists qualifiaient son poids «à la limite de l’urgence vitale». Durant son hospitalisation, qui s’est échelonnée sur plusieurs mois, Oddie, alors âgée de 18 ans, a couché ses états d’âme sur papier, sous la forme d’un journal de bord. Elle y décrivait quotidiennement ses hauts, ses bas, sa détresse, mais également l’espoir qui l’habitait. Près de dix ans plus tard, la Verdunoise d’adoption a décidé de publier son récit sous forme d’autobiographie afin de lever le voile sur son hassle alimentaire et son fight contre la maladie.
Publié en juillet dernier aux éditions Humbird & Curlew, Elle tangue, mais ne sombre pas est la première œuvre littéraire d’Oddie Blossom. Elle ne se considère d’ailleurs pas comme une écrivaine.
«Je n’avais pas touché à ces cahiers depuis 10 ans. Quand j’ai déménagé à Montréal, j’ai apporté mes manuscrits avec moi et je voyais l’écriture qui commençait à vieillir, je n’avais pas envie que ça disparaisse alors j’ai tout retranscrit sur l’ordinateur», explique-t-elle.
Se replonger dans cette époque de sa vie n’a toutefois pas été de tout repos.
«Depuis 10 ans, je suis passée par plusieurs étapes. On parle de semi-guérison, mais avec la retranscription des carnets, on dirait que c’est comme si je clôturais un chapitre de ma vie. Je peux maintenant en commencer un nouveau. Ça a été très difficile, mais, en même temps, ça m’a fait énormément de bien», poursuit celle qui est titulaire d’une maîtrise en ressources humaines.
La maladie, c’est un voyage sinueux, mais c’est attainable de s’en sortir. Dans toute la détresse et la souffrance de la maladie, il y a toujours une porte de sortie.
Oddie Blossom
Des montagnes russes
Elle tangue, mais ne sombre pas décrit la vie d’Oddie de juillet 2012 jusqu’à sa sortie de l’hôpital, en octobre 2013.
«Ce titre m’est venu comme une évidence. Je me suis inspirée de la locution latine “Fluctuat nec mergitur”. Quand tu es malade, il y a la souffrance qui te fait t’enfoncer, mais il y a aussi le désir et l’espoir de s’en sortir», précise celle qui vit à Verdun depuis quelques années.
Avec son récit, Oddie souhaite toucher les gens, mais répète qu’elle ne révèle aucune answer miracle.
«Chaque personne vit sa maladie d’une manière différente. Le plus essential, c’est d’être à l’écoute des gens autour de nous […] à la& moindre pensée “anormale” sur le poids, la nourriture, le sport, il faut déjà en parler à quelqu’un de confiance», rappelle-t-elle.
Oddie Blossom notice que le mot «anorexie» est connu de tous, mais que la complexité de la maladie reste quant à elle méconnue.
«Il y a beaucoup d’éducation à faire, surtout au niveau scolaire. On devrait apprendre aux jeunes à aimer leur corps, tel qu’il est», conclut-elle.
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