En vrai

Metro Montreal

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Les fins d’année sont propices aux bilans, et après les bilans viennent généralement les résolutions. S’il faut être complètement honnête, mon premier constat est que les réseaux sociaux ont pris beaucoup trop de place dans ma vie cette année. Cette année encore, devrais-je dire. Et ce n’est pas seulement mon cas, devrais-je ajouter. Cette année, plus que jamais il me semble, les réseaux sociaux nous ont polarisés, unis en petits clans et ligués les uns contre les autres.

La résolution qui devrait s’ensuivre, et que je nous souhaite, serait de faire plus de place aux rencontres «IRL». C’est l’extraordinaire productrice de contenu féministe pour Vox Elizabeth Plank qui m’a appris l’expression «IRL», pour in actual life, lorsque nous nous sommes rencontrées pour la première fois «en vrai», cette année. Dans les univers réels comme numériques, Elizabeth Plank et moi pouvons être considérées comme des alliées. Nous partageons une imaginative and prescient du monde similaire et nous trouvons – j’think about que c’est réciproque – un sure réconfort à nous serrer la pince en vrai, après avoir liké mutuellement nos prises de place virtuelles. Ces rencontres font du bien.

Il vous apparaîtra peut-être plus étonnant d’apprendre que mes rencontres «IRL» avec le chroniqueur du Journal de Montréal et penseur conservateur Mathieu Bock-Côté m’apportent presque autant de réconfort, même si je l’entends virtuellement maugréer contre cet anglicisme. Dans les univers réels comme numériques, Mathieu et moi pouvons être considérés comme les pires ennemis du monde sur le plan idéologique. Pourtant, nous nous vouons une affection mutuelle aussi sincère qu’unbelievable.

Le secret de notre amitié réside probablement dans le fait qu’entre deux chroniques que nous prenons un malin plaisir à détester, nous nous rencontrons dans cet espace où on réfléchit avant de se balancer des insultes gratuites: la réalité. Je le laisse «mecspliquer» la vie et payer la observe, il me laisse lui vanter les qualités de Manon Massé tout en lui rappelant qu’il est un homme blanc privilégié. À la fin du lunch, personne n’a convaincu personne, mais nous repartons tous les deux avec le sentiment que l’autre n’est pas le monstre à qui nous croyions avoir à faire derrière nos claviers.

Je me méfie généralement des discours nostalgiques qui tendent à démoniser les applied sciences pour mieux faire miroiter un ancien ordre du monde dans lequel les rapports humains étaient plus sains. Les réseaux sociaux sont souvent le théâtre d’échanges constructifs et nous faisons bien ce que nous voulons de nos relations sociales, qui ne sont pas plus fausses parce qu’elles sont virtuelles. Mais pressure est de constater qu’en cette période de tensions, un peu de vrai ne nous ferait pas de tort. Pour 2017, je nous souhaite donc plus de rencontres «IRL» et moins de chicanes virtuelles, mais autant sinon plus de .gif animés impliquant des bébés animaux.


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