MONTRÉAL — Encore une fois, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec dénonce les évictions de locataires par des propriétaires qui veulent reprendre leur logement, notamment pour l’hébergement de sort Airbnb.
Au cours d’une conférence de presse à l’extérieur, jeudi dans le Plateau Mont-Royal à Montréal, le regroupement a cité ses données pour cette année, selon lesquelles ce sont surtout des locataires qui habitaient leur logement depuis longtemps qui sont victimes d’évictions.
Ainsi, selon les chiffres que le regroupement a cités, 63 pour cent des locataires qui avaient reçu un avis de reprise du logement ou d’éviction habitaient leur logement depuis au moins 10 ans. Quelque 41 pour cent l’habitaient depuis plus de 15 ans.
Maxime Roy-Allard, porte-parole du regroupement, observe que ces locataires payaient souvent un loyer moindre que la moyenne, soit 600 $ pour un logement de deux chambres, ou 150 $ de moins que le loyer moyen pour un logement similaire.
«Il est donc très facile actuellement pour un propriétaire spéculateur d’acheter un immeuble, de le vider en quelques mois de ses locataires et de faire un retour sur l’investissement très rapide en relouant plus cher», a dénoncé le défenseur des locataires.
Le Regroupement des comités logement et associations de locataires critique aussi le phénomène des évictions de locataires, particulièrement dans certains quartiers prisés, pour transformer les logements en hébergement de type Airbnb.
M. Roy-Allard soutient qu’il est trop facile d’évincer des locataires. La loi limite toutefois de tels cas à des motifs d’agrandissement, de subdivision, de changement d’affectation ou de volonté par le propriétaire d’habiter lui-même un logement, ou pour ses descendants ou ascendants ou pour toute personne dont il est le principal soutien.
Il affirme aussi que ce sont surtout les nouveaux propriétaires qui expulsent ainsi leurs locataires.
Le Regroupement des comités logement demande au gouvernement d’intervenir pour resserrer la réglementation. Il souhaite «ultimement l’interdiction de toute éviction et le respect du droit au maintien dans les lieux des locataires».
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