MONTRÉAL — Les Canadiens se disent inquiets de la vente de produits alimentaires falsifiés, contrefaits ou mal étiquetés, et ce, non seulement pour des produits provenant de l’étranger, mais même pour ceux qui viennent du Canada.
C’est ce qui ressort d’un sondage mené auprès de 1088 Canadiens, réalisé pour le compte de l’Université Dalhousie, à Halifax.
Ainsi, 63 pour cent se disent d’accord avec un énoncé affirmant qu’ils sont inquiets à l’égard de tels produits alimentaires mal représentés, falsifiés ou contrefaits.
Et cette inquiétude se manifeste même pour des produits alimentaires provenant du Canada, dans une proportion de 57,four pour cent. Mais reste que ce sont les produits alimentaires provenant d’outremer qui suscitent davantage d’inquiétude à ce sujet, dans une proportion de 73,9 pour cent.
«Il y a deux problèmes liés à la fraude alimentaire: on ne connaît pas l’ampleur du problème et on n’est pas sure de la façon, de la méthode efficace pour régler le problème non plus», a opiné au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne Sylvain Charlebois, professeur en distribution et politique agroalimentaire à l’Université Dalhousie.
«Je ne suis pas sure qu’il y en a plus de cas de fraude, mais on les détecte plus», grâce à des délations d’ex-employés, par exemple, ou grâce à des applied sciences comme l’infrarouge et la résonance nucléaire, affirme le professeur Charlebois.
Étonnamment, les consommateurs canadiens semblent conscients du fait qu’ils ont déjà acheté de tels produits falsifiés. Ils sont ainsi 40,four pour cent à l’affirmer et seulement 59,6 pour cent à ne pas le croire.
Dans la majorité de ces cas, il s’agissait de poissons et fruits de mer frais, congelés ou en preserve (27,9 pour cent). Suivent ensuite les liquides comme le vin ou les huiles (20,9 pour cent), les fruits et légumes frais, en preserve ou congelés (14 pour cent), puis les viandes transformées et emballées (11,6 pour cent).
On pourrait penser que ces consommateurs ont acheté leur nourriture contrefaite sur web, mais ce n’est pas le cas. Les deux tiers d’entre eux, soit 65,9 pour cent, ont dit s’être procuré ce produit falsifié, contrefait ou mal représenté dans une épicerie conventionnelle.
Ces consommateurs rapportent qu’il s’agissait alors d’une étiquette qui n’énumérait pas la totalité des ingrédients du produit (35,7 pour cent); qu’il y avait eu substitution d’un ingrédient par un autre moins coûteux (28,6 pour cent); que le produit avait été vendu comme «organique» alors qu’il ne l’était pas (23,eight pour cent); que le pays d’origine n’était pas le bon (21,four pour cent) ou que l’étiquette présentait un produit donné alors qu’il s’agissait en vérité d’un tout autre produit (21,four pour cent).
Le sondage indique également que les consommateurs font confiance aux situations de réglementation publiques pour protéger les Canadiens à ce chapitre, mais dans des proportions pas si élevées. Ils sont en effet 56,6 pour cent à dire avoir confiance dans le fait que ces autorités gouvernementales sont les plus compétentes pour protéger les Canadiens en la matière.
«L’Agence canadienne (d’inspection des aliments) a reçu entre 40 et 50 plaintes en 2016 et c’est une hausse d’à peu près 25 à 30 pour cent par rapport à 2015. Et on s’attend à une année report encore cette année. De plus en plus de gens en parlent; de plus en plus de gens dans l’industrie sont au courant de cette problématique-là», rapporte le professeur Charlebois.
Le sondage a été mené auprès de 1088 adultes canadiens, durant trois semaines en janvier dernier. Il comporte une marge d’erreur de three,1 pour cent, 19 fois sur 20.
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