Aidée de son bâton en raison de ses problèmes aux lombaires, Lise, 85 ans, une résidente du quartier Hochelaga, prend le micro pour appeler à former un «entrance commun contre les abus des propriétaires véreux».
Depuis 2012, elle conteste une éviction au Tribunal administratif du logement (TAL).
À l’époque, dit-elle, les conseillers de l’organisme de régulation des loyers lui ont évité le pire: se retrouver à la rue. Le propriétaire a perdu sa trigger, mais n’a toujours pas lâché prise, plus de dix ans plus tard.
«En revanche, ce qu’il a fait pour se débarrasser de moi c’est qu’il n’a fait depuis aucuns travaux majeurs», dénonce l’octogénaire, qui doit se battre pour un logement décent. &
Pendant des années, je n’ai pas eu de toilettes, je n’ai pas de douche, pas de bain, pas d’évier, rien.
Lise, une résidente du quartier Hochelaga
En plus de cela, la toiture coulait, et dans le hall, le plafond s’écroulait selon Lise. Finalement, en 2020, son propriétaire a effectué quelques travaux, à la demande de la Ville de Montréal, automotive le file n’est toujours pas réglé au TAL. La locataire paie 450$ par mois pour un logement qu’elle occupe depuis 25 ans.
Frankie, 80 ans, dit être à l’abri de tout cela, mais est venu manifesté par solidarité pour son amie. Elle occupe un appartement qui appartient à une coopérative depuis 15 ans et paie un peu plus de 500$ par mois. «Sinon je me serais retrouvée dans la même state of affairs que Lise», croit la résidente d’Hochelaga.
«Les évictions sont un problème de société. Par conséquent, le gouvernement devrait construire des bâtisses pour nous et devrait s’engager à nous défendre contre ces propriétaires véreux », lance Lise à ces quelques dizaines de locataires venus dénoncer des tentatives d’éviction et des augmentations de loyer abusives.
Trigger gagnée
Sabine (nom fictif) a gagné sa trigger, récemment, devant le TAL, contre son propriétaire. C’est en partie grâce aux providers d’un ami avocat.& En signant son bail, Sabine remarque que le loyer est 250$ plus cher que celui de l’ancien occupant de l’appartement. Elle signe quand même, ce que recommande la loi. Mais avant 10 jours ne passent, elle conteste.
Dans sa contestation, elle revendique une cession et indique vouloir céder son logement à une autre personne. Le propriétaire refuse. «Pourtant, raconte-t-elle à Métro, avant d’aller devant le Tribunal administratif du logement, j’étais prête à accepter une augmentation de 50 ou 75$». Le propriétaire a perdu sa trigger et a dû verser les montants payés en trop, ainsi que les intérêts à Sabine.
Au «carnaval contre les évictions», dans le quartier Hochelaga, plusieurs manifestants venus d’autres agglomérations gonflaient les rangs des locataires aux prises avec des hausses abusives de loyer, du harcèlement de la half des propriétaires et des menaces d’éviction.
Dans leur parcours, les manifestants ont effectué un arrêt sur la rue Ontario devant un immeuble récemment transformé en Airbnb. Près d’une demi-douzaine de familles ont été expulsées, sans égard à leur enracinement dans ce quartier.
«La famille, les amis, la vie de quartier c’est quelque selected que l’on perd lorsque cela arrive», déplore le Comité logement du quartier.
«Nous en sommes à un second fatidique de l’année. Tous les Comités de logement savent qu’à un mois du 1er juillet, il y aura des personnes sans logis. Le contexte pousse les gens à se mobiliser», souligne un membre du comité organisateur du carnaval contre les évictions, Daniel Crespo.
Marionnettes, pancartes, slogans ont émaillé ce défilé. Les manifestants, sous le regard de policiers à vélo et en voiture, ont marché pour dénoncer cette crise du logement qui les touche sévèrement.
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