NEW DELHI — Près de 600 personnes sont mortes entre les mains de la police indienne entre 2009 et 2015, dont plusieurs après avoir été torturées, a dénoncé lundi Human Rights Watch.
L’organisation new-yorkaise de défense des droits de la personne a demandé à l’Inde de resserrer l’software de plusieurs lois qui sont souvent ignorées et de traîner en justice les policiers qui maltraitent les détenus.
HRW affirme que les policiers font fréquemment fi des règles en vigueur et que certains détenus sont torturés à mort. La police attribue ensuite souvent ces décès à la maladie ou à des suicides.
Même si la torture est illégale en Inde, plusieurs policiers indiens admettent utiliser le «troisième degré» pour extraire des confessions ou des détails aux prisonniers — une métaphore qui décrit des mauvais traitements allant de quelques gifles à une raclée sévère.
Évoquant des données gouvernementales, le rapport de HRW affirme que 95 personnes sont mortes entre les mains de la police en 2015. Dans 67 cas, les suspects sont morts dans les 24 heures qui ont suivi leur arrestation ou ils n’ont pas été présentés à un juge dans les 24 heures suivant leur arrestation, comme l’exige la loi.
Le ministère indien de l’Intérieur n’a pas répondu à une demande de commentaires.
HRW réclame une software plus stricte des règles déjà en vigueur, notamment pour informer les familles des détenus de leur arrestation, pour soumettre les détenus à un examen médical et pour les présenter à un juge. L’organisation demande aussi que les policiers qui maltraitent ou torturent les détenus soient punis et poursuivis.
Un représentant de HRW a déploré que les policiers responsables d’enquêter sur la mort des détenus soient souvent plus déterminés à protéger leurs collègues qu’à faire respecter la justice.
Un détenu a raconté à HRW que son frère et lui ont été soumis à une noyade simulée pour leur extraire des aveux. Quand son frère a perdu connaissance, les policiers auraient placé du poison dans sa bouche pour faire croire à un suicide. Les sept policiers impliqués ont ensuite tous été exonérés.
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