Une passagère au téléphone s’éternisant pour monter dans l’autobus et un chauffeur qui lui demande d’accélérer le pas, il n’en fallait pas plus pour immobiliser un véhicule de la STM et déclencher un incident, rapidement devenu viral sur le net.
«Vous pouvez envoyer quelqu’un ici pour qu’elle se calme les nerfs et qu’elle sorte de l’autobus», demande par téléphone un chauffeur de la Société de transport de Montréal (STM) à son centre opérationnel. «Je suis au coin de Frontenac et Hochelaga, en course nord».
Ce sont ces mots que l’on entend au début d’une vidéo de 6 minutes publiée mardi soir sur le groupe Fb Noticed STM. Mercredi après-midi, soit moins de 24 heures après sa mise en ligne, la vidéo avait déjà été vue 45 000 fois et partagée à 385 reprises.
D’après les pictures captées par la passagère, on devine que celle-ci était plutôt occupée par son téléphone lorsqu’elle montait dans l’autobus.
Le chauffeur lui aurait alors demandé de se dépêcher pour qu’il puisse démarrer, la désignant au passage de «princesse».
Un mot que la jeune femme n’a visiblement pas digéré puisque la dialogue a dégénéré, au level où le chauffeur a arrêté son véhicule, en attendant l’arrivée d’un chef d’opération. Pendant ce temps, parmi la dizaine de passagers présents dans l’autobus, certains semblaient s’impatienter.
Des centaines de réactions
En plus de faire le tour du net, des centaines de personnes ont commenté l’incident, prenant place pour l'une ou l'autre des events.
«Quand le chauffeur te dit de lâcher ton cellulaire pis d'avancer, tu t'exécutes. Fin de l'histoire», écrit Mélissa Fortier-Hogue.
«C’est vraiment de la provocation de cette jeune fille, bravo pour le sang-froid du chauffeur», word Stéphanie Laplante, elle-même chauffeuse qui aimerait voir plus d’«expériences positives avec des chauffeurs».
D’autres ont plutôt pris la défense de la passagère. «Je paie pour un service, je suis donc cliente. Si l'employé me traite de princesse, oui, je suis en droit de porter plainte. Ce n'est pas du bon service à la clientèle du tout», croit pour sa half Ariane Duhaime.
«Si tu as tellement de misère à te concentrer sur ta conduite que tu exiges le silence, tu n’es peut-être pas fait pour chauffer un bus», souligne Marie-Douce Bélanger, spécifiant qu’elle avait déjà vécu une state of affairs similaire.
La procédure, dit le syndicat
Après avoir accepté notre demande d’entrevue, le Syndicat des chauffeurs d'autobus de la STM a par la suite refusé de commenter la state of affairs. Ce changement de décision, expliqué par une «mauvaise communication» interne, est survenu après que le président du syndicat se soit exprimé sur les ondes du 98,5 FM.
«Si un événement nous déconcentre, il faut contacter le centre, ça fait partie de la procédure, automotive si elle [la cliente] reste en avant de l’autobus, ça nuit à notre visibilité», a rappelé le président Renato Carlone en entrevue à la radio, soulignant le «bon file» du chauffeur. Il a aussi indiqué que la vidéo ne montrait qu’une partie de la scène, soit l’après-altercation.
«La madame a décidé d’allumer son téléphone une fois que c'était plus calme.»
À la STM, on dit avoir pris connaissance de la vidéo et dit «tenter d’identifier le chauffeur pour connaître les circonstances de cet événement».
Le chauffeur de la STM
«Tu ne m’empêcheras pas de t’appeler princesse ici. Le Canada c’est un pays de droits et libertés»
«Tu devrais t’excuser de retarder tout le monde»
«Avant de demander le respect, il faut l’imposer toi-même»
La passagère
«Vous devriez vous reposer pour ne pas péter une coche»
«Vous avez le droit d’être fâché, mais ne pas vous défouler contre les autres»
«C’est pour ça que j’évite l’autobus, pour ne pas avoir des gens enragés comme vous»
Règlements de la STM*
Selon le règlement de la STM, il est interdit à toute personne :
- de refuser de circuler lorsque requis par un préposé
- de retarder ou de nuire au travail d’un préposé de la Société
- d’adopter tout comportement ayant pour effet de gêner ou d’entraver la libre circulation d’une ou des personnes
La STM demande aux passagers de :
- libérer la zone du chauffeur, délimitée par une ligne jaune au sol
- parler à voix basse au téléphone
*Supply: Société de transport de Montréal
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