Une voiture déchiquetée. Un périmètre délimité par un ruban rouge. Des policiers qui analysent les débris. La scène avait tout d’un crime, mais n’était en réalité que le fait d’un exercice d’enquête mené mercredi matin par le Service de police de Montréal (SPVM).
Ils étaient une vingtaine de techniciens, de spécialistes et d’enquêteurs du Groupe tactique d’intervention (GIT), de la Part identification judiciaire, de la Part incendies criminels et du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML), une entité provinciale, à s’affairer autour de la carcasse d’une voiture, dans une carrière de Montréal-Est.
Des techniciens se sont d’abord assurés de l’absence d’explosif actif, après quoi d’autres ont marqué les débris au sol, des enquêteurs ont interrogé les «témoins» de la scène ainsi que les «blessés» et des spécialistes ont récolté les débris pour les analyser sur place. Le tout sous le regard d’un spécialiste en explosifs de la Défense nationale.
La manœuvre servait à évaluer l’«interopérabilité» des différents acteurs, c’est-à-dire leur capacité à collaborer pour mener une enquête post-explosion. Selon le commandant du GIT, l’idée de l’exercice est venue des membres des différentes sections, «très compétents et spécialisés chacun de leur côté», mais qui n’ont jamais ou rarement exercé leur «interopérabilité» en raison de la rareté des explosions majeures de véhicules à Montréal.
«Quand on lit les événements et quand on regarde la conjoncture, on se dit qu’on veut être prêt à tout.» – David Shane.
Une explosion est une scène de crime particulièrement complexe, souligne le commandant Shane. «Placez-la au coin de Saint-Laurent et Prince-Arthur, ou n’importe où ailleurs en ville, vous comprendrez que l’environnement, les autres véhicules, les commerces, les gens autour, l’intervention des pompiers et ambulanciers qui sont venus affecter la scène, tout ça contribue à la complexité de reconstruire cette scène pour comprendre ce qui s’est passé.»
Des représentants d’une branche du ministère de la Défense nationale créée après les attentats du 11 septembre 2001 à New York étaient sur place pour évaluer les procédures du SPVM et lui proposer son aide si des lacunes sont identifiées.
«Nous avons beaucoup travaillé, par exemple, à l’analyse des recettes d’explosifs artisanaux qu’on peut trouver sur Web. On les a toutes refaites pour trouver remark les neutraliser, évaluer leur stabilité, évaluer leur capacité à être manipulé et transférer ça aux providers de police, à Transport Canada, aux providers frontaliers et aux premiers répondants du pays», a expliqué Marc Roy, un spécialiste en explosifs de Recherche et développement pour la défense Canada.
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