La réduction du temps du dîner aurait diminué la délinquance à l’école Jean-Grou

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Quatre mois après après avoir réduit le temps du dîner de 15 min pour tenter de diminuer la délinquance juvénile dans le secteur de Rivière-des-Prairies, la path de l’école secondaire Jean-Grou se montre très satisfaite de cette mesure. Un avis qui n’est pas partagé par les syndicats et organismes voisins.

«Ça n’a plus rien à voir et tout se passe bien. On est satisfait», explique Mario Aubuchon, directeur de l’école secondaire Jean-Grou qui a décidé, avant la dernière rentrée scolaire, de diminuer de 90 à 75 min le temps de pause en milieu de journée.

«Ces 15 min-là, c’était l’enfer», soutient M. Aubuchon, évoquant des couloirs et une agora bondés, avec des élèves «qui attendaient d’aller en cours». Il rappelle que l’une des priorités de cette mesure était la réduction de la délinquance juvénile aux abords de l’établissement scolaire et dans les commerces voisins après une série de méfaits constatés les mois passés.

«Pour l’immediate, on touche du bois, on n’entend rien», reprend-il.

Des propos confirmés par le poste de quartier 45 du Service de police de la Ville de Montréal. «C’est vrai, ça s’est calmé, guarantee l’agente communautaire Audrey Ferron. Il reste sûrement du travail à faire après les courses, mais à midi, on voit une belle amélioration. C’est ce que l’on constate lors de nos tournées, c’est aussi ce que nous rapportent les commerçants.»

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Le nombre d’élèves inscrits à l’école secondaire Jean-Grou. Un chiffre en diminution de 70 jeunes par rapport à la dernière année scolaire en raison «de factors de providers et de courses d’adaptation scolaire qui ont été relocalisées ailleurs», explique le directeur de l’établissement.

«L’attrait de la délinquance est toujours présent»
Cette décision, pourtant, ne fait pas encore l’unanimité.

«Autour de l’école, ça proceed de brasser et le quartier est toujours très fragile. Les jeunes vont continuer à faire des mauvais coups, mais ils le feront plus rapidement. La problématique existe toujours et il faut rester vigilant», souligne Marie-Claude Tremblay, responsable des communications du Syndicat du personnel de soutien à la Pointe-de-l’Île (SSEPI).

Cette dernière est appuyée par Pierreson Vaval, directeur d’Équipe RDP. «L’attrait de la délinquance est toujours présent. Ce n’est pas une query de réduction de temps», observe le patron de l’organisme qui tente de lutter contre la délinquance juvénile, avant d’indiquer «travailler avec l’école pour trouver des options.»

«On n’est pas du tout en conflit, précise-t-il. Ensemble, nous devons proposer des alternatives pour occuper les élèves, des options adaptées par leur besoin, les convaincre que la délinquance n’apporte rien de beau. Ça passe par une présence sur le terrain. C’est notre défi.»

Une journée qui débute plus tard
Depuis la rentrée scolaire, l’ensemble des horaires de l’école Jean-Grou ont été modifiés. Désormais, les cours débutent à 8h50, soit 20 min plus tard que par le passé. Le temps du dîner est fixé entre 11h30 et 12h45 (11h10-12h40 avant) et l’école termine à 15h25, contre 15h20 jusqu’en juin dernier.

«Développer des activités en lien avec l’apprentissage»
Alors que le directeur de l’école Jean-Grou guarantee que ni les activités sportives ni celles de récupération et d’aide aux devoirs ne sont affectées par cette diminution du temps du dîner, le SSEPI souhaite que l’établissement «encourage ses employés» pour créer une nouvelle relation avec les élèves.

«Si les élèves voient leur enseignant, un technicien ou un membre du personnel dans un autre contexte, ça faciliterait également les relations. Il faudrait développer des activités en lien avec l’apprentissage, des choses qui vont aussi chercher des notions scolaires», suggest Stéphane Soumis, le président du syndicat.

Mario Aubuchon promet de «poursuivre dans ce sens-là» et jure qu’il n’est pas query de diminuer davantage, à l’avenir, cette période de mi-journée.


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