Un homme accusé de meurtre aurait utilisé le véhicule d’une danseuse rencontrée 10 jours plus tôt pour commettre son crime, selon la Couronne.
Ryan Wolfson et Marie-France St-Denis se seraient rencontrés au début d’octobre 2012 au Bar Le Rendez-Vous.
La femme aujourd’hui âgée de 53 ans lui a offert de l’accompagner chez elle après son quart de travail comme danseuse, a-t-on appris en cour.
Mme St-Denis témoignait jeudi au procès devant jury de Wolfson, au palais de justice de Saint-Jérôme. L’homme de 45 ans est accusé d’avoir tenté de tuer Tommy Pietrantonio et son père Vincent.
Il fait aussi face à un chef de meurtre prémédité à l’endroit de Frédérick Murdock ainsi qu’à un chef de possession d’une arme de calibre .40 chargée, sans permis.
Ryan Wolfson se serait présenté à Mme St-Denis sous le nom de Neil McCully, a relaté celle-ci. Ils auraient passé «entre huit et dix jours ensemble», à «regarder des movies et faire l’amour».
En se réveillant le 12 octobre 2012, Mme St-Denis a constaté que son Oldsmobile Alero gris avait disparu. Et les clés n’étaient plus dans l’entrée.
La veille, elle avait passé la journée couchée à trigger d’une mauvaise grippe.
«Il y avait juste lui chez nous, il ne s’est pas envolé tout seul, mon char», a lancé la dame jeudi, précisant qu’elle n’avait pas vu l’accusé prendre les clés. Mme St-Denis a déclaré le vol ce jour-là.
Balles dans le coffre
Deux jours plus tôt, Frédérick Murdock avait été tué dans un échange de coups de feu à la résidence de Vincent Pietrantonio. Ce dernier a aussi reçu une balle provenant d’un tireur arrivé sur place dans une «petite auto grise».
«La preuve démontrera que c’est l’accusé qui était au volant», a noté la Couronne dans sa déclaration d’ouverture.
«Le véhicule Alero a été retrouvé abandonné à Val-David [environ 12 heures après la déclaration de vol], endommagé par des balles de l’arme du crime», a aussi dit le procureur, Steve Baribeau.
Dans l’habitacle du véhicule, il y avait deux douilles de calibre .40, a noté jeudi le technicien en scène de crime Richard Simoneau. Dans le coffre, deux projectiles dont le témoin ne connaissait pas le calibre.
En apprenant que sa voiture avait été la cible de balles, Marie-France St-Denis a «eu peur» d’identifier l’accusé dans une série de photographs que lui a présentées le sergent-enquêteur Daniel Fortin. Au départ, elle a même donné une fausse description, a-t-elle expliqué jeudi.
«Ton auto disparaît, ça ne prend pas un ange pour faire ça», a-t-elle illustré.
Mme St-Denis a finalement identifié l’accusé après trois rencontres avec les policiers, une fois qu’il eut été arrêté.
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