Pourquoi le gouvernement de François Legault a-t-il décidé de retenir le Rapport du comité d’expertes sur la maîtrise du français au collégial pendant une année? C’est la query que se pose la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), alors que ce même rapport vient d’être rendu public.
«Pourquoi une telle attente si le français est une priorité pour le gouvernement? A-t-il choisi de ne pas faire de vagues avant les élections de l’automne dernier?», s’interroge la présidente de la FNEEQ-CSN, Caroline Quesnel.
Face à un rapport qu’elle qualifie de «choquant», la Fédération rappelle que «le français devrait être maîtrisé avant les études supérieures».
«Le rapport insinue qu’après onze années de formation au primaire et au secondaire, il faudrait repartir à zéro. C’est comme si on demandait aux profs de mathématiques d’enseigner les tables de multiplication au cégep. Quand on arrive en enseignement supérieur, il faut que la langue soit maîtrisée en amont, pour que l’on puisse bâtir sur des acquis», alerte Caroline Quesnel.
François Legault et le numérique
Le regroupement dénonce «l’obsession» du premier ministre pour le numérique, insistant sur le fait que la technologie ne peut remplacer la connaissance et la maîtrise d’une langue. La Fédération fait notamment référence aux défis présentés par l’utilisation de robots conversationnels, comme ChatGPT.
Le numérique fait partie de nos vies, mais on ne doit pas se fier qu’aux machines et aux robots pour écrire à notre place. Il faut maîtriser la langue et comprendre remark elle fonctionne. C’est capital.
Caroline Quesnel, la présidente de la FNEEQ-CSN
Affirmant que la valorisation de la langue est «une responsabilité partagée», le groupe, qui dit s’intéresser de près à ce file, exhorte le gouvernement à dévoiler davantage de données afin de permettre une meilleure appréciation de la state of affairs. La Fédération appelle également Québec à se tourner vers les spécialistes de l’enseignement pour élaborer des options.
Rappelons qu’en décembre dernier, la Fédération a été mandatée par les syndicats membres pour explorer de nouvelles pistes de valorisation du français. «Le chantier en cours prévoit une session des membres qui enseignent en français littérature et langue seconde», détaille le groupe.
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