Le nombre de donneurs d’organes en hausse au Québec

Metro Montreal

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Grâce au miracle de la science médicale qu’est la transplantation d’organes on peut aujourd’hui sauver des centaines de vies au Québec. C’est aux infirmières ressources qu’il en incombe d’approcher les familles dans le deuil pour permettre un véritable don de vie.

Claude Proulx fait partie de cette vingtaine d’infirmières spécialisées dans la province dont la mission est d’augmenter le nombre de donneurs potentiels, un travail souvent délicat, pour lequel elle a été récompensée en tant que lauréate du Grand prix 2016 de Transplant Québec

«Jadis on intervenait très rapidement auprès des familles après les incidents pour trouver des donneurs, mais ça se soldait souvent par des échecs. On a donc changé les pratiques, il faut laisser le temps et attendre que la famille soit prête à accepter le décès de leur proche avant de proposer le don d’organe», explique Mme Proulx.

Depuis 15 ans, l’infirmière parcourt les corridors de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont pour identifier les donneurs, une tâche difficile, puisque les circumstances requises s’avèrent plutôt rares; seulement 1 % des personnes qui décèdent en milieu hospitalier peuvent faire don de leurs organes.

«Ce sont souvent des gens qui ont subi une mort cérébrale, ou un décès cardiocirculatoire. Encore une fois ce sont des circonstances difficiles pour les familles, parce qu’une personne en mort cérébrale paraît encore vivante, par exemple son teint n’est pas blafard, mais il ne reste plus aucune probability de rémission», affirme Mme Proulx.

C’est pourquoi l’infirmière s’efforce d’expliquer ce qu’est la mort cérébrale aux proches des personnes hospitalisées. «Lorsque la carte de la RAMQ a été signée, ou qu’un notaire a été avisé par la personne, ça facilite les choses. Mais il s’agit souvent d’accidents soudains et aucun papier n’a été rempli. Dans ces cas, je discute avec la famille, les amis, pour voir quel style de personne le donneur potentiel était. Je leur demande «était-il généreux, faisait-il des dons de sang?», ça aide les gens à se décider», souligne Mme Proulx.

Cette dernière s’occupe aussi de trouver des ressources pour accompagner le deuil des personnes touchées par le drame, qu’il y ait don ou non.

«Ma grande satisfaction au travers de mon travail, c’est d’offrir aux familles un sens à la perte d’un proche et de répondre à leurs besoins», avoue humblement Mme Proulx.

Sur les 592 personnes référées pour le don d’organe en 2015, ce sont 29 % qui ont sauvé des vies. Si la réticence des familles diminue d’année en année selon Mme Proulx, l’an dernier 26 % des familles des personnes référées ont choisi de refuser d’effectuer le don.

Un donneur peut aider plusieurs malades à la fois. Si les gens qui ont besoin d’un cœur, d’un poumon, d’un foie ou d’un pancréas, ce sont encore les reins qui sont le plus en demande, 80 % des sufferers en attente d’une transplantation nécessitent cet organe.

Selon les statistiques de Transplant Québec, 172 personnes ont été donneurs d’organe en 2015, un nombre report depuis 2006, ce qui a permis de transplanter 507 sufferers au Québec


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