Le nouveau recteur de l’UQAM veut débarrasser l’université de son étiquette de «gros cégep»

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Le nouveau recteur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Stéphane Pallage, hérite d’une université qui, de son propre aveu, a perdu son attractivité d’antan. Pour lui redonner de l’éclat, il mise, entre autres, sur la revitalisation du Quartier latin, qui a été déserté par les travailleurs et les étudiants pendant le confinement. Dorénavant, le secteur de l’université abonde plutôt en cônes orange et en personnes en state of affairs d’itinérance, mais M. Pallage veut que l’UQAM fasse partie de la answer.

L’ancien recteur de l’Université du Luxembourg semble avoir un faible pour les diamants bruts à polir. Si l’UQAM est d’ailleurs souvent affublée de l’étiquette de «gros cégep», Stéphane Pallage renie complètement cette picture, allant jusqu’à qualifier l’établissement de «l’Université de Berkeley [la 2e meilleure université publique des États-Unis] du Québec, le berceau de la pensée politique, sociale et économique», un incubateur de leaders politiques et de chercheurs.

Une answer entre les murs de l’UQAM

L’une des clés de voûte de la revitalisation du Quartier latin et de ses alentours se trouve entre les murs de l’UQAM: son experience. «L’UQAM, ce n’est pas une université de seconde zone, mais bien d’excellence. Si vous regardez les classements des universités de recherche au Québec, l’UQAM est au premier rang», rappelle Stéphane Pallage.

Pour traiter d’enjeux particuliers, cette experience doit être multidisciplinaire et impliquer des psychologues, des travailleurs sociaux, des urbanistes, énumère-t-il — ce dont dispose l’UQAM. Cette dernière peut également impliquer d’autres establishments voisines comme l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) ou encore l’Institut nationwide de recherche scientifique (INRS).

Dans la même veine, le nouveau recteur prévoit mettre en place un comité qui analyserait les problématiques et ferait des recommandations à la Ville de Montréal pour des actions «très pertinentes» concernant des enjeux propres au secteur, notamment l’itinérance.

«Le quartier a beaucoup de sans-abri. Leur state of affairs est extrêmement complexe et on ne peut pas y répondre en ajoutant simplement des lits dans les refuges. Il faut le faire, mais ce n’est pas suffisant. Il faut comprendre d’où vient l’itinérance pour vraiment pouvoir y répondre adéquatement. Et, pour ça, on a besoin d’une multitude d’specialists», affirme-t-il.

Et l’UQAM grouille d’specialists. Mais pas de médecins…

Qui a dit «faculté de médecine»?

Dans sa lettre ouverte parue dans La Presse le 29 mars dernier, Stéphane Pallage, qui n’était alors que candidat au rectorat, n’a pas manqué de souligner que l’UQAM n’abritait pas de faculté de médecine.

«La médecine, c’est un sujet que j’adore, s’enthousiasme-t-il au téléphone. Au Luxembourg, j’ai introduit la médecine et les sciences infirmières à l’université. C’était la première fois que le Luxembourg développait ce domaine d’études. C’est un grand succès.»

Compte-t-il répéter l’histoire à Montréal? «Un des développements futurs de l’UQAM pourrait très bien être d’avoir une faculté des sciences de la santé ou carrément une faculté de médecine.»

Une visée qui est très stratégique, souligne M. Pallage. «Il y a un vrai besoin au Québec. Nos sociétés deviennent de plus en plus vieillissantes. On a besoin à la fois de médecins et de méthodes de prévention des maladies.»

Sans oublier, ajoute-t-il, que l’UQAM dispose d’innombrables chercheurs en sciences de la santé, de la biologie à la psychologie en passant par la sexologie. De quoi développer une faculté de sciences de la santé affiliée à Montréal.

Le projet pourrait se faire en collaboration avec le réseau de l’Université du Québec, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et même des cliniques universitaires en région, s’emballe le recteur. Selon lui, il s’agirait d’un geste «extrêmement fort» qui saurait profiter au Québec et particulièrement aux régions.

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