ROME — Le pape François est devenu, dimanche, le premier chef suprême de la chrétienté à faire une visite officielle dans une église anglicane de Rome, profitant de cette event historique pour appeler à des liens plus étroits après des siècles de méfiance et d’hostilité entre les deux Églises.
Le pape François et l’évêque anglican en Europe, Robert Innes, ont prié côte à côte dans l’église de Tous-les-Saints. M. Innes a accueilli le pape en saluant sa solidarité envers les réfugiés et les immigrants.
Les anglicans ont effectué une scission du catholicisme en 1534, après qu’une annulation de mariage eut été refusée au roi Henry VIII d’Angleterre.
Les deux Églises tentent de tisser des liens d’amitié malgré des obstacles qui incluent des divergences profondes sur des enjeux tels que l’ordonnance des femmes et l’autorisation d’évêques ouvertement gais.
Les tensions se sont aggravées lorsque le prédécesseur de François, Benoît XVI, a facilité en 2009 la conversion d’anglicans mécontents de la path libérale de leur Église.
Dans son homélie, le pape François a reconnu que les anglicans et les catholiques s’étaient pendant longtemps perçus «avec suspicion et hostilité» et qu’il y avait eu «des siècles de méfiance mutuelle».
«Par second, les avancées dans notre chemin vers la pleine communion peuvent sembler lentes et incertaines, mais nous pouvons être encouragés aujourd’hui par notre réunion», a déclaré le pape.
Un paroissien anglican a fait valoir au pape que Benoît XVI avait mis en garde contre le risque, dans le dialogue œcuménique, de privilégier les interventions sociales communes à un accord théologique. Il a demandé au pape François s’il était vrai qu’il préférait travailler de live performance sur des enjeux pratiques plutôt que de tenir des discussions théologiques.
Les deux elements sont importants, a-t-il rétorqué.
Plus tôt lors de cette visite, le pape a dit envisager la possibilité de se rendre au Soudan du Sud, aux prises avec la famine et la guerre civile. Il a mentionné que des représentants anglican, presbytérien et catholique avaient demandé de faire le voyage avec l’archevêque de Canterbury Justin Welby.
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