«Le Québec doit suivre l’exemple de l’Ontario» pour contrer l’antisémitisme

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Fo Niemi, directeur général du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), Farida Mohamed du Conseil national des femmes musulmanes, Frantz Voltaire président de la Semaine d'actions contre le racisme et Sharon Nelson, vice-présidente de l'Association jamaïcaine de Montréal étaient présents ce 4 avril aux côté de Marvin Rotrand, directeur national de B'nai Brith, pour dénoncer cet acte d'antisémitisme.

Les membres de la synagogue de la rue Bagg, récemment profanée avec des croix gammées, se sont réunis le four avril, en compagnie de la Ligue des droits de la personne B’nai Brith et de plusieurs organismes montréalais, pour réclamer du ministre de l’Éducation Bernard Drainville l’enseignement de l’Holocauste à l’école primaire québécoise.

L’apprentissage de l’histoire du génocide des Juifs par l’Allemagne nazie fait partie du programme scolaire de l’Ontario de façon obligatoire. Une démarche que devrait imiter le Québec, selon B’nai Brith.

L’Ordre des enseignantes et enseignants de l’Ontario travaille actuellement à l’élaboration d’un programme d’études qui permettra d’enseigner un matériel adapté à l’âge des élèves en 6e année à partir de l’année scolaire 2023-2024.

«L’Ontario a constaté que près de 40% des élèves obtiennent leur diplôme avec peu de connaissances sur l’Holocauste et sont sensibles au déni et à la distorsion» de celui-ci, a souligné le directeur nationwide de l’organisme, Marvin Rotrand. Ce dernier croit que «la state of affairs n’est pas différente au Québec».

Le directeur nationwide du B’nai Brith, Marvin Rotrand Photograph: Clément Bolano, Métro

Le Canada a interdit la négation du génocide des Juifs par l’Allemagne nazie, la Shoah, depuis 2022. Alors que la communauté juive ne représentent que 1,25% de la inhabitants canadienne, ses membres représentaient 56% des victimes de crimes haineux au pays, selon Statistique Canada, dans un rapport de 2021.

Rien qu’au Québec, ce sort d’actes serait en augmentation de 20,7% en 2021 par rapport à 2020, d’après des données de B’nai Brith.

Montréal appelée à des actions concrètes

La synagogue Bagg Street Shul, la plus vieille du Québec, a été vandalisée le 28 mars dernier. Le lieu de culte situé au coin des rues Clark et Bagg, dans Le Plateau-Mont-Royal, est actif depuis 1921. Il est reconnu comme un website patrimonial par le Québec et la Ville de Montréal.

Des croix gammées ont été tracées sur la façade de la synagogue Bagg Road Shul, le 28 mars. Photograph: Clément Bolano, Métro

«Toujours sous le choc», le membre de la congrégation Sam Sheraton a «remercié les voisins et les organisations communautaires de tout Montréal qui [ont] exprimé leur solidarité avec nous». «Nous n’avons pas de caméras de sécurité. Nous demandons à toute personne succeptible d’avoir des informations permettant d’appréhender la ou les personnes responsables de se manifester», a-t-il poursuivi.

Fo Niemi, directeur général du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR); Farida Mohamed, du Conseil nationwide des femmes musulmanes; Frantz Voltaire, président de la Semaine d’actions contre le racisme; et Sharon Nelson, vice-présidente de l’Affiliation jamaïcaine de Montréal, étaient présents ce four avril aux côtés de Marvin Rotrand, pour dénoncer cet acte d’antisémitisme.

Le visage de la haine a changé dans la dernière décennie. Elle est devenue plus anonyme, plus insidieuse.

Marvin Rotrand, directeur nationwide de la Ligue des droits de la personne de B’nai Brith

B’nai Brith a demandé au conseil municipal d’observer Yom HaShoah, la journée internationale en memento des victimes de l’Holocauste. Cette célébration se déroulera cette année le 17 avril. L’organisme souhaiterait que la communauté juive montréalaise vienne lire le nom des victimes du génocide à l’hôtel de ville.

«On aimerait avoir plus de précisions sur les actes [antisémites]», a fait half le directeur du CRARR en entrevue avec Métro. Fo Niemi estime que la Ville de Montréal doit être plus proactive envers les organismes de défense des droits des minorités. «La plupart des organismes n’ont jamais rencontré la commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques», déplore-t-il.

Photograph: Clément Bolano, Métro

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