BERLIN — Le Soudan du Sud vacille au bord d’une guerre civile ethnique qui pourrait déstabiliser toute la région, a prévenu mercredi une enquêteuse des Nations unies.
Yasmin Sooka a décrit, lors de son témoignage devant le Conseil des droits de la personne des Nations unies, un pays en ruines dans lequel des enfants âgés de seulement deux ans sont violés.
La rencontre avait été demandée par les États-Unis, alors qu’on s’inquiète de plus en plus de l’intensification du discours haineux des dirigeants sud-soudanais au second où la guerre civile se poursuit sans relâche.
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a profité d’un discours devant le parlement mercredi pour lancer un appel au dialogue nationwide afin de redéfinir l’identité du pays. Il a aussi renouvelé son appel à un cessez-le-feu, mais il n’a pas expliqué remark cela pourrait fonctionner en présence de multiples factions belligérantes.
M. Kiir a enfin demandé la fin de la haine ethnique et lancé un appel au pardon.
Les combats au Soudan du Sud ont fait des dizaines de milliers de morts et plus d’un million de personnes ont fui ce pays d’Afrique de l’Est. Mme Sooka dit que des milliers de femmes ont été violées. L’économie est en ruines et le taux d’inflation atteignait 800 pour cent en octobre, selon Mme Sooka, soit le plus élevé de la planète.
Des enquêteurs onusiens qui se sont récemment rendus sur place ont constaté qu’un «nettoyage ethnique est déjà en marche dans certaines régions du pays», a dit Mme Sooka. Elle a ajouté que la fin de la saison des pluies devrait permettre aux combats de reprendre de plus belle.
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, le prince jordanien Zeid Ra’advert el-Hussein, a demandé au conseil de faire pression sur les leaders sud-soudanais pour mettre fin aux discours haineux. M. Zeid a noté qu’il est encore temps de faire marche arrière, en rappelant que la violence a fléchi récemment quand des leaders locaux sont intervenus pour calmer les esprits.
Le Soudan du Sud refuse toujours d’autoriser le déploiement de 4000 Casques bleus pour protéger les civils. Il a aussi expulsé mercredi un deuxième membre du Conseil norvégien des réfugiés en moins d’une semaine.
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