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Des étudiants et des diplômés témoins ou survivants du bloodbath de Polytechnique se sont rassemblés à l’école Polytechnique à la veille des élections fédérales, pour donner leur avis. La coalition d’associations étudiantes a appelé à un vote pour le Parti libéral. Leur message est clair: c’est «le seul en place de renforcer le contrôle des armes.»
Pour les associations étudiantes présentes, le prochain scrutin décidera de l’avenir du contrôle des armes à feu au pays.
L’association PolySeSouvient s’est jointe aux représentants étudiants pour dresser un bilan des actions et engagements des partis sur la query des armes à feu, en particulier sur les armes d’assaut, près de 32 ans après le féminicide du 6 décembre 1989 à Polytechnique.
Si vous tenez à votre sécurité et à celle de vos proches, le Parti conservateur n’est pas le parti pour vous, c’est un vote pour le foyer des armes. Le type du contrôle des armes sera fait dans cette élection.
Nathalie Provost, survivante de la tuerie de Polytechnique et porte-parole de PolySeSouvient
Lors de la conférence de presse, Heidi Rathjen, diplômée de Polytechnique (1990) et coordonnatrice de PolySeSouvient, a présenté aux médias une affiche du parti conservateur appuyée par le foyer des armes. Pour elle, cela témoigne «des liens extrêmement étroits» entre le foyer des armes et le parti conservateur. Elle a rappelé les contradictions entre la plateforme conservatrice et le discours de M. O’Toole sur l’interdiction des armes d’assaut et a mis en garde contre la destruction du registre des armes à feu amorcée par le gouvernement Harper.
Le volte-face du chef conservateur, Erin O’Toole, qui a affirmé qu’il «maintiendrait l’interdiction sur les armes d’assaut», ne convainc pas. Nathalie Provost, porte-parole et survivante de la tuerie et diplômée de Polytechnique n’y croit pas. «Nous ne pensons pas que la place d’Erin O’Toole a changé», a-t-elle déclaré.
Au lendemain du premier débat des chefs, M. O’Toole avait été accusé par les libéraux, notamment par Mélanie Joly, de «mentir aux Canadiens».
En revanche, pour Mme Provost, la promesse spécifique des libéraux sur les armes d’assaut, reprise dans la loi C-21 «donne de l’espoir». «On en est convaincus: les libéraux interdiront les accessoires et armes militaires», ajoute-t-elle.
Un choix entre deux scénarios
Si les associations étudiantes apportent leur soutien aux libéraux, Heidi Rathjen rappelle qu’elles ont été critiques envers «tous les partis, y compris le gouvernement de M. Trudeau». Cependant, afin d’éviter un virage à l’américaine, pour Mme Rathjen, la plateforme libérale «est la plus solide.»
Plus tôt cette semaine, Valérie Plante avait aussi souligné l’existence d’un tel virage dans une prise de parole aux côtés de quatre maires et mairesses. Elle avait appelé le gouvernement fédéral à faire preuve de «braveness» et à s’attaquer au trafic d’armes.
Nous sommes ici aujourd’hui, pour demander à tous les Canadiens de réfléchir à la voie qu’ils veulent que notre pays emprunte : celle de la plupart des pays développés du monde, comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie, et les membres de l’Europe, ou celle de notre voisin du Sud? Ce choix se trouve sur le bulletin de vote du 20 septembre.
Arwen Low, Vice-présidente à l’Externe de l’Union étudiante de Dawson.
«Nous avons deux choix : soit les Canadiens votent pour le pire scénario et le foyer des armes à feu va régner, soit l’autre scénario est plus positif et nous aurons une interdiction des armes d’assaut […]. Soit on perd tout, soit on proceed de lutter», résume Heidi Rathjen.
Pour PolySeSouvient, le Bloc Québecois reste un «allié fort pour le contrôle des armes à feu.» Lors de la conférence de presse, les porte-parole présents n’ont pas souhaité commenter la place de M. Legault qui préfèrerait, lui, un gouvernement conservateur.
L’évènement a rassemblé plusieurs associations, dont l’Affiliation des Étudiants de Polytechnique (AEP), l’Union des Étudiants de Dawson (DSU), l’Union Étudiante du Québec (UÉQ), la Fédération Canadienne Étudiante de Génie (FCEG), la Confédération pour le Rayonnement Étudiant en Ingénierie au Québec (CRÉIQ), l’Affiliation étudiante de l’École des sciences de la gestion (AéESG) et le Mouvement étudiant pancanadien PAS_ICI qui regroupe plus de 18 associations à travers le pays.
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