Maquillage et camouflage de l’échangeur Saint-Pierre: les habitants grognent

Metro Montreal

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Âgé de 55 ans, l’échangeur Saint-Pierre qui relie l’autoroute 20 et la route 138 doit absolument être reconstruit. Mais une consultation publique ce mercredi 15 juin révèle que le ministère des Transports est toujours en part de démarrage depuis 2016, et les habitants n’en peuvent plus.

À tour de rôle, les citoyens ont pris la parole pour dénoncer le manque de sécurité routière, l’enclavement de la Ville Saint-Pierre, la air pollution, ou encore les délais pour arriver à un projet concret.

«Six ans de dialogue, c’est pas acceptable, » a dénoncé Sandra Roux, résidente du quartier, en ajoutant «est-ce qu’on doit s’attendre à des travaux dans 20 ans ?»

Des travaux de réparations pour prolonger la durée de vie de l’échangeur jusqu’à sa reconstruction sont en cours depuis 2020 et devraient se terminer en 2024. Mais c’est précisément ce que les habitants ne veulent pas. «De l’argent pour faire du camouflage, c’est de l’argent perdu,» a ajouté Mme Roux.

«Y’a des morts tous les ans& »

La préoccupation première des habitants est la sécurité routière. Depuis 2011, on dénombre 10 morts dans le secteur de l’échangeur Saint-Pierre, dont 2 cyclistes, la dernière en date étant à l’octobre dernier.

En tout, c’est 216 collisions entre 2012 et 2020. Les raisons sont multiples, et interrogent sur la sécurisation de l’échangeur qui semble ne pas avoir été réévaluée depuis sa development en 1967.

Sous l’échangeur, les camions prennent des virages non adaptés à leur gabarit, et empiètent sur les trottoirs. En août 2017, une piétonne octogénaire est décédée après s’être fait heurter par un camion alors qu’elle traversait l’intersection.

L’absence de piste cyclable dans le secteur rend la traverse sous l’échangeur Saint-Pierre d’autant plus compliquée. «Ça fait deux ans que je n’ai pas pris mon vélo,& c’est trop dangereux» regrette Manon Pelletier, résidente. «Les gens sont obligés de prendre l’autobus pour faire leur épicerie,» renchérit-elle.

Un quartier délaissé

Enclavée entre l’autoroute 20 au sud, la ligne ferroviaire au nord, le quartier industriel à l’est et la route 138 à l’ouest, la Ville Saint-Pierre est très difficile d’accès. «Se déplacer de Ville Saint-Pierre à Lachine ou à Lasalle est presque unattainable,» a déclaré Ghislaine Vallois, résidente de Saint-Pierre.

En effet, le quartier est séparé de l’arrondissement Lachine par deux accès à l’autoroute et deux voies de camionnages. La piste cyclable s’interrompt brusquement dans le secteur, et les trottoirs ne courent pas les rues.

Un projet de tramway de 800 M$ avait été considéré il y a quelques années pour relier Lachine et en particulier le quartier Saint-Pierre au centre-ville.

À la grande shock des citoyens, la délégation du ministère des Transports ne semblait pas savoir de quoi il s’agissait. «Y’a pas de projet de tramway prévu,» a répondu le directeur général des grands projets routiers de Montréal, Martin Giroux.


Pas d’échéancier pour l’prompt

Pour remédier à toutes ces problématiques, plusieurs citoyens ont évoqué la nécessité d’enfouir le nouvel échangeur, comme cela a été fait à Ville-Marie. Au-delà d’une amélioration de la qualité de vie des Saint-Pierrois, ce serait «pour la santé physique, et pour la santé mentale,» a ajouté Mme Pelletier.

Interrogé sur ce que prévoit de faire le ministère des Transports, M. Giroux a apporté peu de réponses. «On n’a pas de plan de fait,» a-t-il répondu avant de se faire huer.

Pour ce qui est d’un échéancier pour la planification du projet de reconstruction, la délégation n’a pas été en mesure d’en donner. Une résidente a donc demandé des «maquettes avant la fin du mois d’août, avant les élections» provinciales pour savoir pour qui voter à l’automne prochain.

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