Le maire de L’Île-Bizard – Sainte-Geneviève accuse Denis Coderre de ne pas respecter la règle de droit et de vouloir «folkloriser» les arrondissements à coup de centralisation.
Normand Marinacci y a été de cette fronde à l’endroit du maire de Montréal mardi, alors que les élus débattaient encore de l’éventuel rapatriement du matériel roulant à la ville-centre, décision qui a finalement été adoptée.
«C’est un « powertrip », on veut tout centraliser les pouvoirs, a alors lancé Normand Marinacci devant tous les autres élus. La majorité se délègue des pouvoirs, enlève des pouvoirs aux arrondissements, ce qui fait qu’on se dirige lentement mais sûrement vers la folklorisation des arrondissements. Moi, je ne veux pas être là juste pour couper des rubans.», fait-il valoir.
«Règle de droit»
M. Marinacci a également dénoncé ce qu’il considère comme une «intrusion judiciaire», à savoir la décision du conseil municipal de s’accorder le pouvoir, à l’automne dernier, de renvoyer les directeurs d’arrondissement.
Montréal avait immédiatement utilisé ce pouvoir afin de renvoyer la directrice d’arrondissement de L’Île-Bizard – Sainte-Geneviève, Nancy Bergeron, une décision contestée par l’administration de M. Marinacci.
«Je pense que c’est la première fois qu’un arrondissement doit se battre en cour contre la ville-centre parce que la « machine » a décidé que L’Île-Bizard suivrait le pas, ce que je ne ferai jamais. Je vais continuer à défendre mes valeurs de justice selon lesquelles on défend la règle de droit, a-t-il martelé, pointant M. Coderre du doigt. Vous, vous ne connaissez pas ça la règle de droit».
Excuses
Sommé à deux reprises par le chief de la majorité, Francesco Miele, de retirer ces dernières paroles, M. Marinacci a refusé avant de se faire sermonner par M. Coderre, qui a lui aussi a exigé que M. Marinacci s’excuse et retire ses paroles.
«J’ai vécu dix campagnes électorales, j’ai perdu, j’ai gagné. Il n’y a pas personne qui va dire que je ne suis pas un démocrate. Quand on dit que je ne respecte pas la règle de droit et la justice, quand on me traite d’anti-démocrate, c’est inacceptable. On est tous honorables ici, on peut des fois dire des choses qui vont trop loin, mais jamais je ne vais remettre en doute les démocrates ici», a-t-il fait valoir.
L’échange entre les politiciens s’est terminé par une intervention du président du conseil municipal, M. Frantz Benjamin, qui a indiqué désirer s’entretenir avec M. Marinacci à propos de son intervention.
Pour visionner la séance du conseil lors de laquelle ont eu lieu ces échanges, visitez le site de la Ville de Montréal.
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