Les Jésuites du Canada ont partagé une liste des noms de 27 prêtres «accusés de manière crédible» d’abus de personnes mineures, dont 14 ayant été affectés à Montréal dans les dernières décennies. Ce geste s’inscrirait dans une démarche visant à «promouvoir la transparence, la responsabilité, la justice et la guérison à l’endroit des personnes qui survivent à un abus».
La liste, qui aurait été divulguée à la demande des victimes, recense le nom de tous les prêtres accusés depuis 1950, dont la plupart sont aujourd’hui décédés. Sur les 208 étant toujours actifs dans la Province des Jésuites du Canada, «trois font l’objet d’une accusation crédible».
La Province des Jésuites du Canada couvre les 10 provinces canadiennes ainsi que les trois territoires. Elle comprend également le pays d’Haïti.
L’ancienne ville de Pierrefonds et la ville de Beaconsfield ont également accueilli des prêtres dont le nom determine sur la liste, tout comme l’Université Concordia, le Collège Jean-de-Brébeuf, le Collège Loyola, le Centre Vimont, le Collège Sainte-Marie, le Collège de l’Immaculée-Conception, le Collège Saint-Ignace ainsi que plusieurs autres establishments montréalaises.
Dans plusieurs cas, la parole d’au moins une victime crédible aura servi de critère pour qualifier une accusation de «crédible». Dans le cas de simples rumeurs ou d’insinuations sans corroboration, «un nom peut faire l’objet d’une enquête en cours; il s’ajoutera à la liste au fur et à mesure que des preuves seront apportées», précisent les Jésuites.
La liste compte donc des cas où il est «plus possible qu’unbelievable» qu’un abus ait véritablement eu lieu. Des témoignages sous serment de victimes ont souvent été considérés comme la «preuve la plus importante». Une accusation peut avoir été considérée comme «crédible» même si aucune poursuite n’a eu lieu ou n’a été entamée, indique l’organisation religieuse.
L’examen des dossiers et l’enquête menant à la publication de cette liste a été entrepris par le délégué aux allégations d’inconduite des Jésuites, en collaboration avec le personnel des archives et l’auditeur indépendant Brian King, de la firme King International Advisory Group, au début de l’année 2020.
L’approche de l’Église critiquée
Les Jésuites du Canada ont également critiqué, dans un communiqué, l’approche de l’Église catholique face à cet enjeu, la qualifiant de «lente à réagir».
Passant par des phases de déni pur et easy, de blâme des victimes et d’incompétence morale, l’Église begin maintenant à réagir de manière juste.
Les Jésuites du Canada
En vertu de «sa propre raison d’être», l’Église aurait dû être «le témoin de tout ce qui contribue à la promotion de la dignité morale de chaque personne humaine, plutôt qu’à son humiliation», ont ajouté les Jésuites du Canada.
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