Elizabeth Sloane est obsédée par la victoire, «peu importe la trigger». Pourtant, quand elle quitte sa firme réputée afin de combattre le foyer des armes feu, elle semble se tirer une balle dans le pied: d’abord parce que faire passer une loi pour restreindre l’accès aux armes est mission inconceivable, ensuite parce qu’elle s’apparel les foudres d’un monde – majoritairement d’hommes – qui n’attendait qu’un champ de tir dégagé pour la faire tomber. Retour en trois coups sur Miss Sloane, qui type en salle ce vendredi.
Chastain en plein dans le mille
On ne sait pas grand-chose de cette Miss Sloane, sinon qu’elle est redoutée de tous à Washington, qu’elle ne dort pas et qu’elle entretient des relations sans sentiment avec des hommes-escortes. Lobbyiste étoile dans sa firme, elle rit au nez d’un représentant de la toute-puissante Nationwide Rifle Affiliation (NRA) quand il lui demande de diriger une campagne pour attirer les femmes dans les rangs de l’organisme.
Si le doute aircraft sur les réelles intentions de Chastain le personnage, il n’y en presque aucun sur le fait de voir Chastain l’actrice – intense et déterminée dans Miss Sloane – dans le prime 10 des aspirantes aux récompenses cinématographiques de cet hiver.
L’éternel débat
Dix-sept ans depuis la tuerie de Columbine, quatre depuis Newtown… et six mois depuis Orlando. Le débat sur les armes à feu revient après chaque tragédie aux États-Unis, sans rien qui se soit concrétisé dans les années 2000 à l’échelle fédérale.
Ici, le réalisateur anglais John Madden (Shakespeare in Love) montre les rouages d’une campagne professional et anti resserrement des lois sur les ventes d’armes. Il souligne, s’il le fallait encore, que l’avis de la inhabitants – la majorité des Américains sont en faveur d’un contrôle plus strict – ne pèse pas toujours au Congrès. «Le poids de l’opinion est surcoté», entend-on dans une scène.
À lire les premiers commentaires sur le website de référence Web Film Database (IMDB), certains utilisateurs attribuaient déjà au movie une notice très en deçà de la moyenne – alors que Miss Sloan n’est pas encore sorti – simplement en raison du sujet, y voyant un agenda démocrate pour un plus grand contrôle des armes.
De la bonne télé au grand écran
La séquence avec le nombre évolutif des sénateurs à convaincre affiché sur un tableau blanc, on l’a vue de nombreuses fois dans les téléséries à saveur politique des dernières années. Il y a d’ailleurs du Aaron Sorkin – le créateur de l’émission The West Wing – dans le scénario de Jonathan Perera… et même dans la distribution. Celle-ci comporte notamment les excellents Alison Capsule et Sam Waterston, déjà présents dans The Newsroom, le plus récent projet télé de Sorkin.
Parlant du scénario, ces deux heures de ciné ne manquent pas de rebondissements, jusque dans la dernière ligne droite.
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