Montréal: une manifestation contre le profilage racial

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Plusieurs dizaines de personnes racisées et autant de leurs alliés blancs ont marché dans les rues de Montréal samedi contre le profilage racial. Les manifestants, qui se sont donné rendez-vous sur la place Émilie-Gamelin, ont arpenté plusieurs artères au cri de «La vie des Noirs compte!» jusque devant le bureau du premier ministre François Legault, sur la rue Sherbrooke.

Un panier de revendications, en trois factors, lui a été livré. Les manifestants appellent M. Legault à reconnaitre «la dimension systémique du racisme, interdire les interpellations policières et appliquer le jugement Yergeau»

Le juge Michel Yergeau de la Cour supérieure du Québec a pris, le 25 octobre 2022, un arrêt qui interdit aux corps de police de la province d’intercepter les automobilistes sans motif valable. L’article 636 du Code de la sécurité routière permet justement à des policiers de le faire. Québec a porté en appel ce jugement.

Le projet de loi 14 dénoncé

«Les interpellations et les interceptions sont une supply de profilage racial et social», a lancé la porte-parole de la Ligue des droits et libertés, Lynda Khelil, prenant la parole lors de la manifestation. Elle a également fustigé le contenu de la loi 14 déposée à la mi-mars à l’Assemblée nationale par le ministre de la Sécurité François Bonnardel. Ce faisant, ce dernier a parlé d’«avancées majeures dans la lutte contre le profilage».

C’est fake. Son projet de loi 14 ne va absolument rien changer. C’est une coquille vide. C’est une tentative du ministre de duper la inhabitants.

Lynda Khelil, porte-parole de la Ligue des droits et libertés

La Politique d’interpellation du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a été vertement critiquée par les manifestants. Cette ligne directrice est venue encadrer la query de l’interpellation.

«Je dirai même que c’est une arnaque, a lancé Mme Khelil à la foule. La answer, et la seule, c’est de l’interdire, automotive les policiers n’ont pas le pouvoir de le faire.»

Une militante «stressée»

La coordonnatrice générale de Hoodstock, Cassandra Exumé, parle tout de même d’un bout de chemin qui a été fait depuis l’assassinat de George Floyd aux États-Unis, il y a trois ans.

C’est plus facile de parler de cet enjeu dans les médias, mais il y a encore énormément de déni. Le fait que le premier ministre ne parle pas de racisme systémique c’est un recul.

Cassandra Exumé, coordonatrice de Hoodstock qui coorganisait la manifestation

Mme Exumé ne croit pas en revanche que du côté de la police, la query a évolué. Bien qu’elle milite en faveur de ces causes, la coordonnatrice de Hoodstock n’est pas exempte des abus policiers. Alors que Mme Exumé se promenait avec son conjoint l’été dernier, le couple a été interpellé par une patrouille qui les a assaillis de questions sur leurs occupations.

«Moi-même en tant que femme noire, je sens un stress quand je conduis, quand je marche. Automotive, je ne suis pas à l’abri des interpellations qui laissent des traces traumatisantes», a-t-elle dit.

La militante estime que le prix pour obtenir justice est trop lourd pour les victimes qui attendent parfois jusqu’à une dizaine d’années. «C’est du temps que les gens auraient pu mettre pour évoluer dans leur vie personnelle», a fait remarquer Mme Exumé.

Sur le plan politique, elle estime qu’il y a «un manque d’écoute, d’intérêt et de volonté politique» de la half du gouvernement du Québec à satisfaire les trois revendications des groupes des droits de la personne qui ont appelé à manifester.

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