Cinq ans après le printemps érable, le mouvement étudiant québécois a passablement changé. Deux associations nationales ont disparu et deux autres ont fait leur apparition. Et si les étudiants souhaitent toujours des droits de scolarité le plus bas attainable, de nouvelles revendications sont aussi à l’ordre du jour.
La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) en 2012
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• 23 associations étudiantes
• 80 000 membres (certains sont aussi membres de la CLASSE)
• Place sur les droits de scolarité : gel au niveau de 2012
• Président : Léo Bureau-Blouin et Éliane Laberge (1er juin 2012) |
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La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) en 2017
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• 22 associations étudiantes
• 65 000 membres
• Place sur les droits de scolarité : souhaite la gratuité scolaire, mais n’est pas opposé à l’indexation
• Présidente : Rose Crevier-Dagenais
La FECQ souhaite revoir la formule de financement des cégeps, qui est présentement calculé selon le nombre d’étudiants. «Il y a une baisse démographique dans les régions et un exode vers les grands centres, alors on souhaite que le financement s’équilibre, souligne Mme Crevier-Dagenais. Avec les compressions des dernières années, les cégeps des grands centres ont quand même réussi à maintenir les providers aux étudiants, mais dans un petit cégep comme celui de Baie-Comeau, par exemple, il n’y a plus qu’un psychologue à temps partiel pour 650 personnes.» À l’automne, l’UEQ et la FECQ ont réclamé que le transfert fédéral en éducation de 80 M$ aille dans l’Aide financière aux études, ce qui a été confirmé par le gouvernement provincial en décembre.
«Le printemps érable m’a montré que les jeunes devaient s’approprier la politique. En 2012, je commençais ma method pour devenir paramédic et ce n’est pas parce que notre métier n’a aucun lien avec l’implication politique qu’il ne faut pas s’en mêler.» –Rose Crevier-Dagenais, présidente de la FECQ
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La Coalition giant de l’Affiliation pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) en 2012
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• Près de 80 associations étudiantes
• 100 000 membres (ASSÉ : 40 000 avant la grève)
• Place sur les droits de scolarité : contre toute hausse des droits de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire
• Porte-paroles : Gabriel Nadeau-Dubois et Jeanne Reynolds |
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L’Affiliation pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) en 2017
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• 39 associations étudiantes
• 70 000 membres
• Place sur les droits de scolarité : gratuité scolaire
• Porte-parole : Rosalie Rose
L’ASSÉ a fait un appel à la grève en 2015 contre les mesures d’austérité du gouvernement de Philippe Couillard et proceed de dénoncer les coupes dans les providers aux étudiants. «Il y a des étudiants qui n’ont pas accès à leur bibliothèque le dimanche et des cégeps où il n’y a plus d’infirmière», illustre la porte-parole de l’ASSÉ, Rosalie Rose. Cette année, l’affiliation mène une campagne contre la précarité. «La query de la gratuité scolaire est encore présente et fait partie de nos arguments, souligne Mme Rose. La gratuité ferait en sorte qu’il y aurait moins de précarité, surtout que les frais afférents ont beaucoup augmenté et le coût de la vie aussi, ce qui fait que beaucoup d’étudiants et d’étudiantes doivent s’endetter.» L’ASSÉ milite également pour le salaire minimal à 15 $ l’heure.
«J’ai grandi grâce à 2012. Ça a été une période très importante pour moi et ça m’a influencé dans mon militantisme. J’ai vu la nécessité d’être ensemble et de créer un rapport de drive. C’est pour ça que je m’implique dans le mouvement étudiant.» –Rosalie Rose, porte-parole de l’ASSÉ.
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La Desk de concertation étudiante du Québec (TaCEQ) en 2012
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• four associations étudiantes
• 65 000 membres
• Place sur les droits de scolarité : gel au niveau de 2012
• Secrétaire général : Simon Gosselin et Paul-Émile Auger (avril 2012) (photograph)
• La TaCEQ a été dissoute en mars 2014
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La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) en 2012
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• 15 associations étudiantes
• 125 000 membres (certains sont aussi membres de la CLASSE)
• Place sur les droits de scolarité : gel au niveau de 2012
• Présidente : Martine Desjardins
• La FEUQ a été mise en dormance en avril 2015
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L’Union étudiante du Québec (UEQ)
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• 6 associations étudiantes
• 72 000 membres (certains sont aussi membres de l’ASSÉ)
• Place sur les droits de scolarité : contre toute nouvelle hausse
• Président : Nicolas Lavallée
L’UEQ a été formée l’an dernier, à la suite du démantèlement de la FEUQ. «Les associations voulaient créer un nouveau véhicule nationwide, plus versatile», soutient le président, Nicolas Lavallée. Des associations non membres participent à leurs situations. «Il y avait un problème de communication et de transparence à la FEUQ qu’on évite de reproduire», ajoute M. Lavallée. L’UEQ s’est positionnée contre toute nouvelle hausse des droits de scolarité. «En 2012, à partir du second où on a parlé d’indexation, on a vu une baisse de la mobilisation, constate le président. Ç’a aussi amené une forme de paix sociale.» À l’automne, l’UEQ, la FECQ et la Coalition avenir Québec ont réclamé que le transfert fédéral en éducation de 80 M$ aille dans l’Aide financière aux études, ce qui a été confirmé en décembre.
«J’ai commencé à m’impliquer en 2011 et la grève m’a conforté dans mon choix. J’ai trouvé ça très intéressant, très formateur. J’ai découvert que c’est necessary de prendre du temps pour les causes qui nous tienne à cœur.» – Nicolas Lavallée, président de l’UEQ
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L’Affiliation pour la voix étudiante du Québec (AVEQ)
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• 2 associations étudiantes (affiliations en cours)
• 40 000 membres
• Place sur les droits de scolarité : gratuité scolaire
• Coordonnateur-général : Christopher Gyoffry
L’AVEQ a été créée en 2016, après la dissolution de la FEUQ. «L’AVEQ est née d’une volonté d’avoir un mouvement étudiant plus inclusif et plus clear, explique le coordonnateur-général, Christopher Gyoffry. On cherche à avoir une approche progressiste, mais aussi pragmatique.» L’AVEQ est notamment en faveur de la gratuité scolaire et souhaite que les étudiants internationaux aient accès à l’assurance maladie. Les étudiants de l’Université Concordia et de l’Université du Québec à Rimouski sont membres de l’AVEQ, et une dizaine d’associations participent aux discussions. Selon M. Gyoffry, le fait que la FEUQ se soit dissoute pour créer deux organisations n’est pas un signe de dissension dans le mouvement étudiant. «Ce n’est pas un signe de désunion; ça montre plutôt la nature différente des associations», juge-t-il.
«Après la grève de 2012 j’ai voulu me retirer pendant un sure temps, parce que l’intervention de l’escouade anti-émeute au cégep Lionel-Groulx le 20 mai a été assez traumatisante. Mais le printemps érable a été le cours de science politique le plus concentré de ma vie et j’en retire beaucoup de positif.» Christopher Gyoffry, coordonnateur-général de l’AVEQ.
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Des combats communs
Une manifestation a eu lieu à Québec jeudi pour la rémunération des levels. Photograph: Alexis Boulianne
Des levels payés
Un autre level commun des plateformes des différentes associations est la rémunération des levels. «Il y a eu un achieve cette année, automotive les étudiants et les étudiantes en psychologie vont maintenant avoir des levels rémunérés, ce qui est une excellente nouvelle, dit la porte-parole de l’ASSÉ, Rosalie Rose. Reste qu’il y a beaucoup de levels qui ne le sont pas.»
Les étudiants en éducation, dont les levels sont obligatoires et longs, sont particulièrement touchés. «On a créé un comité sur cette query, auquel les associations membres et non membres sont invitées à participer. On a débloqué des fonds pour cet enjeu», souligne Nicolas Lavallée, de l’UEQ.
Violences sexuelles sur les campus
Les quatre associations étudiantes nationales militent contre les violences à caractère sexuel sur les campus. La FECQ a notamment lancé cette semaine deux campagnes de sensibilisation sur le sujet, en partenariat avec la Fédération des cégeps. «On souhaite qu’il y ait une campagne obligatoire dans tous les établissements postsecondaires», soutient la présidente de la FECQ, Rose Crevier-Dagenais. C’est d’ailleurs une demande que la fédération a faite au cours des consultations sur la query menées depuis mardi par la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, auxquelles participent aussi l’UEQ et l’AVEQ. Cette dernière a toutefois écrit une lettre conjointe avec l’ASSÉ pour dénoncer le fait que les victimes ne seraient pas entendues au cours des consultations. «Les gens concernés doivent pouvoir se prononcer pour que, si une politique est mise en place, elle soit conforme à la réalité», croit Christopher Gyoffry, de l’AVEQ.
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