Donné perdant dans presque tous les sondages, assailli de toutes elements par des accusations d’agressions sexuelles, mis au rancart half les bonzes de son propre parti, le candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump est à courtroom d’choices.
Comme tout bon démagogue, plutôt que de se remettre en query, il vitupère contre les médias, le Parti démocrate et les banquiers internationaux, qui feraient partie, selon lui, d’un vaste complot qui a pour seul however de faire élire son opposante, Hillary Clinton.
Pour ce faire, il se base sur des faits qu’il a lus… dans les médias.
L’ironie-o-mètre de l’inspecteur viral vient de sauter.
Eh oui, les médias sont tellement tous contre lui qu’il publient des faits embarrassants sur la campagne de Mme Clinton, que M. Trump s’empresse de récupérer.
Les médias sont tellement tous contre lui qu’ils ont été vertement critiqués pour avoir permis, selon certains, la montée de M. Trump en lui offrant une visibilité monstre (la couverture médiatique de M. Trump équivaut à quelque 2G$ de publicités gratuites).
Les médias sont tellement tous contre lui que plusieurs commentateurs se sont questionnés sur le manque de rigueur des journalistes en début de campagne, qui, dans le however d’offrir une couverture «neutre», ont évité de remettre en question les déclarations à l’emporte-pièce de M. Trump.
Si la plupart des médias se «retournent» aujourd’hui contre M. Trump, ce n’est pas la preuve qu’il existe un vaste complot contre lui. C’est plutôt la preuve que M. Trump a plus de squelettes dans son placard qu’une boutique d’Halloween qui se convertit en boutique de Noël le 1er novembre.
M. Trump n’est pas le seul à brandir le spectre d’une «collusion» entre les médias et les acteurs politiques. Voici justement un commentaire publié par un lecteur lundi soir sur la web page Fb du journal Métro:
Ah bon? Les citations que vous nous présentez dans votre picture, vous les avez obtenues vous-même? (Non, vous les avez lues dans les «médias complices») Et, justement, la collusion gouvernementale mise au grand jour pendant la Fee Charbonneau, ce sont les citoyens qui l’ont découvert? (Non, ce sont les «médias complices» qui ont déterré ce scandale. D’ailleurs, sans le travail des «médias complices», il n’y aurait fort probablement jamais eu de Fee Charbonneau)
Et non, en effet, aucun journaliste de Métro n’a parlé à Dominique Anglade ou à Gaétan Barrette de ces anciennes citations… mais ceux d’autres médias l’ont fait.
C’est une tactique courante: on se méfie des médias, jusqu’à ce qu’ils publient un reportage qui convient à notre opinion. C’est ce qui permet à certains groupes de refuser toute entrevue aux «merdias de masse» sous prétexte que ceux-ci font «de la désinformation», mais de bien sûr reprendre des informations déterrées par ces mêmes «merdias» pour faire avancer leur cause.
S’il y avait une vraie collusion entre les médias et le gouvernement, il n’y aurait pas d’histoires du style. On ne lirait que de belles histoires pro-gouvernement dans les médias. L’inspecteur vous invite à aller sur le website d’un média majeur, et d’entrer le nom d’un parti politique ou d’un politicien dans la barre de recherche. Combien d’histoires sont positives?
Il n’y a pas un(e) seul(e) journaliste qui ne rêve pas d’un jour révéler un grand scandale qui mettra des gens puissants dans l’embarras. C’est notre raison d’être. C’est notre drogue, déterrer les bibites.
Plusieurs personnes accusent les journalistes d’être trop mous, de ne pas remettre en query le système, de ne pas parler de la corruption des gouvernements et des firms.
Ceux qui disent cela ont tout à fait droit de le dire, c’est le principe de la liberté d’expression. Et, savez-vous quoi? Vous pouvez vous époumoner sur les réseaux sociaux et crier que tel politicien est corrompu, ou que telle company détruit la planète; ça aussi, c’est la liberté d’expression.
Mais vous devez comprendre qu’un média majeur ne jouit pas de la même liberté d’expression que vous. Pour qu’un média accuse un politicien d’être corrompu, il faut que son file soit absolument blindé. Il doit posséder des preuves claires. Ses journalistes doivent avoir accompli un travail colossal. Les médias ne peuvent pas monter aux barricades et accuser tout un chacun de crimes graves en se basant sur des impressions ou des rumeurs.
Dans cette picture: quelqu’un qui a le droit de dire ce qu’il veut sur les réseaux sociaux. Aussi, la preuve que les photographes de banques d’pictures ont vraiment tout fait.
Les médias ont un énorme pouvoir de façonner le discours public, et avec ce pouvoir vient d’énormes responsabilités (merci, Spider-Man!). Les médias s’exposent à des poursuites s’ils mentent, ou s’ils publient des fausses accusations. Le commentateur sur Fb, lui, non.
Donc, oui, il est tout à fait regular que le discours médiatique est un peu plus posé que la part de commentaires d’une web page Fb anarchiste.
Est-ce qu’on pourrait faire un meilleur travail? Absolument. Ça, il n’y a pas un journaliste qui dirait le contraire.
Mais même si vous ne faites pas 100% confiance aux médias, posez-vous la query suivante: aimeriez-vous vivre dans un monde où il n’y a pas de médias?
À ce que l’inspecteur le sache, il n’y a pas d’organisme, à half les médias, qui possède les ressources nécessaires pour payer des gens pour aller talonner les gouvernements.
Est-ce que votre blogue anti-gouvernemental favori envoie des gens pour poser des questions au maire quand il fait une annonce?
Est-ce qu’il dispose d’un bureau d’enquête qui effectue des demandes d’accès à l’info auprès du gouvernement?
Envoie-t-il quelqu’un pour assister aux réunions du conseil municipal et rapporter ce qui s’y dit?
Sans cela, personne ne saurait ce qui se passe, et les politiciens pourraient faire ce qu’ils veulent en toute impunité. On ne pourrait même pas critiquer le gouvernement, puisqu’on ne saurait même pas ce qu’il fait!
Vous avez tout à fait le droit de vous méfier des médias. Mais sachez qu’une bonne partie des faits d’actualité que vous utilisez pour critiquer les buildings de pouvoir proviennent du travail des journalistes.
Un peu de respect.
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