Le débat sur la laïcité et le vivre ensemble tourne trop autour de l’islam et cela n’aide pas à trouver des options, ont constaté trois femmes musulmanes sur le plateau de Tout le monde en parle dimanche.
«La laïcité c’est la séparation du politique et du religieux, pas juste les religions d’immigrants. Remark se fait-il qu’on ne parle plus de Vietnamiens et d’Haïtiens? Ça s’est islamisé comme débat, et ce bien avant la charte», a soutenu la psychologue Rachida Azdouz.
Deux semaines après l’attentat de Québec, Mme Azdouz était invitée à commenter sur le vivre ensemble. Elle était accompagnée sur le plateau par la militante féministe et étudiante en sociologie Dalila Awada et la professeure à l’Université de Montréal Nadia el-Mabrouk.
Cette dernière a dénoncé qu’à la suite du drame de Québec on ait accusé aussi tous les Québécois. «Moi ça m’a blessée parce qu’on m’a toujours bien accueillie ici. De voir les gens du Maghreb dire que le Québec est invivable et qu’on doit longer les murs, ça m’a blessée», a-t-elle avoué.
«Je ne savais pas que je n’étais pas chez moi. Oui on se despatched chez nous . On est tout à fait intégrés et j’aimerais que [Philippe Couillard] le voit.» -Nadia el-Mabrouk, sur les commentaires du premier ministre s’adressant à «vous les musulmans».
Dalila Awada a pour sa half dû revenir sur un tweet qu’elle a rédigé et dans lequel elle qualifiait le Parti québécois (PQ) de xénophobe. «Ce que le PQ ne réalise pas, c’est que de nombreux musulmans souffrent encore de la charte. Il faut qu’ils sachent que c’est blessant», a-t-elle assuré, disant ne pas comprendre pourquoi le débat tourne toujours autour du port du voile plutôt que d’autres enjeux plus importants.
La députée Martine Ouellet, également présente sur le plateau, s’est dite heurtée pas ce style de propos, qui ont également été dénoncés par Nadia el-Mabrouk. «Moi ça m’inquiète d’entendre ces propos, qui sont haineux contre des personnes qui défendent des idées. Le ton a monté des deux côtés, le climat est malsain», a-t-elle déclaré, ajoutant que des options comme des accommodements raisonnables n’incitaient pas à l’apaisement.
Pour Rachida Azdouz, il est necessary de différencier le racisme de l’incompréhension culturelle et du désaccord politique, qui «ne se traitent pas avec les mêmes options». «Même s’il y avait le plein emploi chez les immigrants, [les victimes de Québec] seraient quand même mortes, parce qu’elles sont ce qu’elles sont», a-t-elle avancé.
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