Vendredi, aux alentours de 17h, plus d’une centaine de personnes se sont mobilisées devant le Manoir Lafontaine pour soutenir les locataires de l’immeuble dans leur lutte. Ces derniers sont menacés de ce que certains qualifient de «rénovictions». La porte-parole de Québec solidaire (QS), Manon Massé, était présente au rassemblement.
Le 30 mars, les locataires des 90 unités de l’immeuble, situé en face du parc La Fontaine, au 3485 avenue Papineau, ont reçu un avis d’évacuation temporaire. Une série de rénovations majeures à compléter auraient justifié ces mesures, selon les propriétaires de la tour de logements. Les résidents avaient alors trois mois pour partir.
Depuis ce temps, plusieurs locataires ont décidé de lutter contre cette évacuation afin de pouvoir conserver leur appartement.
Vendredi, en début de soirée, de nombreuses personnes, dont entre autres Mme Massé, des locataires, des membres de FRAPRU et du Comité de logement du Plateau-Mont-Royal ainsi que le conseiller de la ville pour le district du Mile-Finish, Richard Ryan, ont pris la parole afin de s’exprimer sur cette state of affairs devant la foule présente. L’événement a duré environ 1h30 au complete.
«Les propriétaires doivent payer tous les frais pour que l’évacuation soit à coût nul. Toutefois, ce n’est pas vrai que c’est à coût nul. Ce n’est pas vrai pour notre santé mentale et physique», déplore une locataire du Manoir Lafontaine très émue, Renée Thiffault.
«J’ai croisé des locataires qui avaient les yeux rouges et cernés. J’ai vu du monde qui ne dormait plus et qui n’avait plus faim. Ils n’ont plus de joie de vivre. Ils sont inquiets et désespérés», ajoute-t-elle.
Propositions
Pour sa half, Mme Massé critique le gouvernement provincial de ne pas reconnaître que la crise du logement existe.
«Il y a une affaire qui prendrait cinq minutes dans un Conseil des ministres et ça s’appelle un moratoire contre les évictions. Même ça, ils ne sont pas capables de le faire», déclare-t-elle.
Le droit au logement doit être reconnu, propose-t-elle fermement.
Une première inspection du bâtiment a été faite et à première vue, il ne paraît pas obligatoire d’évincer tous les locataires pour compléter les rénovations nécessaires, rapporte M. Ryan. D’ici deux à trois semaines, une inspection plus détaillée sera faite.
Pour la suite, le gouvernement provincial se devra d’intervenir pour qu’un réel changement se produise, suggère-t-il.
«C’est entre les mains du Tribunal administratif du logement. Un registre public des loyers doit être mis en place par le gouvernement afin d’éviter les hausses abusives», insiste-t-il.
Samedi, une manifestation aura lieu à Montréal dans le cadre de la journée nationale des locataires. Le rendez-vous est prévu à 13h30 à la sortie du métro Parc. Les organisateurs de la marche, soit le Comité logement Ahuntsic-Cartierville, réclament au premier ministre du Québec, François Legault, de s’engager à mettre en place un contrôle obligatoire des loyers.
De plus, samedi matin à 10h, QS tiendra une assemblée virtuelle pour toutes les personnes qui vivent une state of affairs similaire dans la province.
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