La rénovation de deux des quatre terrains de basketball à Montréal-Nord privera de nombreux jeunes de leur sport préféré jusqu’à l’automne. Pour le directeur de l’organisme Nos jeunes à cœur, Jude-Alain Mathieu, les travaux auraient dû être tenus au printemps, au second où des espaces sont disponibles dans les écoles.
«L’été est installé. Il y a minimal 200 à 250 personnes qui passent par ce terrain-là chaque jour. Le matin à 8h, même à midi, quand il fait tremendous chaud, il y a du monde», souligne celui qu’on surnomme «coach Alain», lors d’une rencontre avec Métro au parc Saint-Laurent en début de semaine.
Le terrain de basketball venait alors d’être clôturé en vue du début des travaux de rénovation qui se poursuivront jusqu’à la fin de l’automne. L’Arrondissement de Montréal-Nord attendait la fin du Tournoi de basket de rue pour lancer les chantiers au parc& Saint-Laurent et au parc& Le& Carignan, qui doit aussi être refait.
Si les travaux avaient commencé en avril, les jeunes auraient eu accès à des espaces intérieurs et auraient pu terminer leur saison, selon Jude-Alain Mathieu. «Les jeunes ont alors accès à un health club et puis, ils ne sont pas en practice de préparer une saison.»
Déception
Croisé par hasard au parc& Saint-Laurent, Jean-Molière Ceneston venait de terminer son entraînement de soccer et espérait croiser des amis sur le terrain de basketball. «D’habitude, on passe une heure ici à parler. Il y a du expertise, alors on regarde les gens jouer», explique-t-il.
Pour lui, le terrain de basketball du parc& Henri-Bourassa n’est tout simplement pas une choice. «Il n’y a personne là-bas. Il y a deux terrains, mais ils sont assez proches. Il y a un panier que la plupart du monde n’aime pas», explique-t-il.
Jude-Alain Mathieu et lui s’entendent: le terrain du parc& Saint-Laurent, c’est LE terrain, bien seen du boulevard& Henri-Bourassa et à deux pas des arrêts d’autobus& 69 et& 48.
On coupe tout à la fin de l’été. Dans les trois à quatre prochaines semaines, ils vont faire quoi ces jeunes -là? Quand je leur ai dit ça, ils m’ont dit: «Au moins, on peut aller à Carignan». Mais non, il y a des travaux aussi. Pour moi, ça n’a pas de sens.
Jude-Alain Mathieu, directeur de l’organisme Nos& jeunes à cœur.
Un mal nécessaire
Pour la mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, la state of affairs est une preuve de plus du manque criant d’installations sportives pour les jeunes du quartier.
«On rénove deux terrains de basketball et il n’en reste que deux, déplore l’élue d’Ensemble Montréal, en entrevue avec Métro. Les rénovations qu’on va faire sont nécessaires et urgentes. On n’avait pas le luxe d’attendre. Les terrains sont à la fin de leur vie utile parce qu’on sait qu’ils sont forts utilisés», ajoute-t-elle.
Elle souligne que même si les travaux avaient commencé au printemps, les jeunes auraient été privés de terrain pendant trois mois, durée minimale des travaux. «Pour moi, qu’on fasse les travaux en mai, juin, juillet plutôt qu’en août, septembre, octobre, l’impression est aussi grand.»
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