Repenser le mot «accro»

Metro Montreal

Metro / Metro Montreal 195 Views 0

VANCOUVER — Qualifier une personne d’accro à la drogue a déjà été la norme, mais de plus en plus de personnes qui consomment des substances illicites ou d’intervenants qui leurs fournissent des soins considèrent qu’un tel terme est stigmatisant.

À la clinique Crosstown, un établissement de la Colombie-Britannique qui offre des traitements pharmaceutiques à base d’héroïne pour les personnes dépendantes à l’opioïde, on a rayé le mot «accros» («addicts») d’une word affichée de l’organisme prénommé Addicts Union. On a remplacé le terme par «sufferers».

Le controversé mot ne determine plus dans les termes répertoriés par le Manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux, a relevé le médecin en chef de la clinique, Dr Scott MacDonald.

Le «A phrase» n’est même plus dans le langage professionnel, a-t-il résumé au cours d’une entrevue accordée à La Presse canadienne dans le corridor d’entrée de l’établissement qu’il dirige, lequel go well with les pas de la Suisse en proposant un traitement à l’héroïne pure.

Dr MacDonald guarantee que le changement de vocabulaire l’aide au quotidien et lui évite d’avoir à se présenter comme un «spécialiste des accros».

Selon les chiffres du Bureau du coroner de la Colombie-Britannique, 914 personnes sont mortes de surdoses en 2016 et le fentanyl — un opioïde — a été trouvé responsable dans de nombreux cas.

Les autorités ont indiqué que 90 pour cent des victimes ont perdu la vie à l’intérieur, la plupart du temps dans des résidences privées.

La vie de Michael Totten, âge de 44 ans, a basculé dans la consommation de la drogue après qu’il se soit vu prescrire l’antidouleur Percocet en raison d’une blessure au dos.

Ce dernier a perdu son toit et vit désormais dans un refuge après avoir enduré «le cauchemar» de loger dans une chambre d’hôtel sale, a-t-il raconté alors qu’il se trouvait dans un marché aux puces du quartier Dowtown Eastside, tout près de la clinique Crosstown.

Bon nombre de personnes qui se sont malencontreusement tournées vers la drogue ont souffert de traumatismes sévères et craignent de terminer leur jours abruptement, en consommant involontairement du fentanyl, a exposé M. Totten, faisant valoir que ces gens ne doivent pas être définies par leur comportement.

«Je pense que si les gens pouvaient entendre certaines des histoires d’horreur, ils auraient honte de la façon dont ils ont stéréotypés les consommateurs», a-t-il lancé.

Les utilisateurs de drogue chroniques sont désormais considérés comme souffrant d’une hassle relié à cette consommation, et non d’accros, explique Dr MacDonald.

«Ils sont juste des personnes avec un problème médical, une maladie chronique qui se gère avec des traitements», a-t-il fait valoir, notant que la plupart des shoppers qui fréquentent la clinique Crosstown ont essayé en moyenne 11 autres méthodes pour mettre fin à leur dépendance.

Quoi qu’il en soit, un groupe établi à Amsterdam s’est autoproclamé la «Junkie Union».

«Ce peut être une forme de réclamation puissante d’un terme», consent le président de l’Affiliation canadienne des utilisateurs de drogues, Jordan Westfall, considérant que certains individus choisissent d’eux-mêmes de s’identifier à ce mot.

«Mais en tant qu'(intervenant) externe, je pense que ces termes comme «& accro& » ou «& junkie& » réduisent la vie entière d’un être humain en un comportement que la société a jugé problématique», s’empresse-t-il toutefois d’ajouter.

Les termes lourds de sens sont souvent laissés à l’abandon au fur et à mesure que la société évolution, souligne de son côté l’ancienne professeure d’anglais Ruth Derksen, qui se spécialise dans la philosophie du langage à l’Université de Colombie-Britannique.

«Le langage façonne notre notion, la réalité et la façon dont nous voyons le monde», conclut-elle.


Comments