MONTRÉAL — Québec ferait mieux de signer l’entente fédérale-provinciale sur les pensions, conclue en juin dernier, que d’aller de l’avant avec la réforme faiblarde du Régime des rentes envisagée par le ministre des Funds, Carlos Leitao, estime le secrétaire général de la FTQ.
La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) a adopté une place commune avec la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN), dans le cadre de la session sur l’avenir du Régime des rentes du Québec.
Les trois centrales estiment que les retraités du Québec y perdront au change, parce que Québec protège beaucoup moins les retraités, dans sa bonification du Régime des rentes, qu’Ottawa et les autres provinces canadiennes vont le faire avec le Régime de pensions du Canada (RPC).
«Notre régime doit encore être un équivalent du RPC. Il n’est pas query que nous acceptions qu’un retraité québécois ait moins qu’un retraité albertain, du Nouveau-Brunswick, de la Colombie-Britannique ou de la Nouvelle-Écosse ou de n’importe quelle autre province canadienne», a tonné Serge Cadieux, secrétaire général de la FTQ, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.
À partir du doc de session rendu disponible par le ministère des Funds, les centrales syndicales ont effectué divers calculs et en arrivent à la conclusion que «pour toutes les tranches de travailleurs, dans tous les cas de determine, les retraités du Québec vont recevoir moins que les retraités du reste du Canada» si Québec garde le cap avec ses propositions de réforme.
Le numéro deux de la FTQ donne l’exemple d’un travailleur de Rimouski et d’un travailleur d’Edmonton qui travailleraient pour la même entreprise et gagneraient tous deux 40 000 $. À l’heure actuelle, s’ils prenaient leur retraite, ils toucheraient tous deux 25 pour cent de 40 000 $, puisque les deux régimes sont identiques.
Lorsque la réforme conclue par Ottawa et les autres provinces entrera pleinement en vigueur, le travailleur d’Edmonton touchera 33,three pour cent de 40 000 $. Et celui du Québec, si la réforme envisagée par Québec va de l’avant: 27,5 pour cent de 40 000 $.
Ainsi, le travailleur d’Edmonton gagnera 3320 $ de plus par année tandis que celui du Québec devra se contenter de 1000 $ de plus.
Foyer patronal
M. Cadieux reproche au gouvernement Couillard d’avoir cédé aux pressions de certaines associations d’employeurs.
«Le gouvernement Couillard obéit, depuis qu’il a été élu, uniquement au foyer patronal. C’est sûr qu’il y a un gros foyer patronal qui dit: les employeurs au Québec n’ont pas les moyens de contribuer 1 pour cent de plus à la Régie des rentes du Québec», s’insurge M. Cadieux.
La réforme du Régime de pensions du Canada conclue entre Ottawa et les autres provinces, en juin dernier, prévoit que le taux de remplacement du revenu à la retraite passera de 25 à 33,three pour cent. Le most des good points admissibles passera de 54 900 $ à 82 700 $. Et le taux de cotisation, partagé moitié-moitié par les employeurs et les travailleurs, passera de 9,9 à 13 pour cent. Le tout entrera en vigueur à compter de 2019 jusqu’en 2025.
Lorsqu’il avait déposé son doc de session sur le Régime des rentes du Québec, le eight décembre dernier, le ministre Leitao avait mentionné qu’il était «en bonne santé financière», mais qu’il fallait «l’adapter à la réalité socioéconomique et démographique changeante du Québec», notamment à trigger de l’augmentation de l’espérance de vie et de la faiblesse persistante des taux d’intérêt, qui «peuvent fragiliser sa pérennité».
Le ministre Leitao disait vouloir «tenir compte de la capacité de payer des travailleurs à plus faible revenu, soit ceux gagnant moins de 27 450 $, et des entreprises».
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