S’adapter à la culture des patients pour leur offrir des soins adaptés

Metro Montreal

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Barrière de langue, de tradition, ou encore de différences au niveau des pratiques médicales du pays d’origine, il n’est pas toujours facile d’avoir accès à des providers médicaux adaptés lorsqu’on émigre dans un autre pays. Une poignée de cliniques suggest toutefois un service basé sur une approche transculturelle à Montréal.

C’est le cas de la clinique pédiatrique transculturelle de l’Hôpital-Maisonneuve-Rosemont, qui suggest depuis 1999 un suivi multidisciplinaire s’adaptant à la réalité culturelle des familles.

«La clinique a été fondée par des pédiatres qui étaient aux prises avec des cas de problèmes psycho-sociaux ou de santé mentale très complexes auxquelles font face les familles dans un contexte d’immigration.», explique la Dr Tinh-Nhan Luong, directrice de la clinique pédiatrique transculturelle (CPT).

Quand les modèles thérapeutiques occidentaux classiques ne fonctionnent pas, on voit que le lien de confiance est difficile à établir (avec ces familles). Il peut y avoir de la méfiance, des refus de providers, et même parfois de traitement. L’approche transculturelle nous permet alors de faire le pont.

Dre Tinh-Nhan Luong, pédiatre et directrice de la clinique pédiatrique transculturelle.
(Crédit photograph: David Flotat, Métro Média)

La pédiatre partage également que la CPT fonctionne sur référence, et que celle-ci est composée de plusieurs intervenants de deuxièmes et troisièmes lignes. Des rencontres de groupe avec l’ensemble de ces derniers et la famille ont lieu une fois toutes les semaines.

Pour assurer la traduction, un interprète est également présent.

«Même si la famille parvient dans certains cas à s’exprimer en français, il est plus facile pour eux de parler dans leur langue maternelle. L’interprète permet aussi de faire de la médiation pour nous aider à outrepasser les barrières culturelles.», relate la Dr Luong.

La Dre Tinh-Nhan Luong est la directrice de la clinique pédiatrique transculturelle de l’HMR. (Crédit photograph: David Flotat, Métro Média)

Faciliter les parcours migratoires

Pour Béatrice Chenouard, intervenante psychothérapeute à la CPT, la complémentarité du suivi fait par son équipe permet de contourner de multiples obstacles.

«Les familles que nous aidons ont souvent un parcours migratoire complexe, avec une perte de repères, des traumatismes, ou des moments de séparation qui ont beaucoup d’impression dans leur vie quotidienne.»

Le deuil, le bouleversement des rôles familiaux, les difficultés d’adaptation à l’école, ou encore les relations entre mother and father, autant d’enjeux que l’équipe de la CPT répond à travers son approche.

Un impression positif

Ana, Fabio et leurs enfants sont arrivés au Québec il y a quatre ans. Alors que leurs deux filles souffraient de difficultés à s’endormir dû à un traumatisme vécu dans leur précédent pays de résidence, la CPT a permis à la famille de recevoir un accompagnement complet.

«L’ensemble des intervenants nous a mis en confiance petit à petit, ils nous ont vraiment permis de nous sentir beaucoup mieux aujourd’hui. On ne sera jamais assez reconnaissants envers eux.», partage Ana.

Ana, Fabio, et leurs deux filles sont arrivés au Québec il y a quatre ans. (Crédit photograph: David Flotat, Métro Média)

Une approche complémentaire utile

Pour la Dr Luong, l’approche transculturelle gagne à être connue au Québec, à l’heure où de plus en plus de familles risquent d’arriver prochainement dans la province.

«Ça prend du soutien à l’arrivée pour d’abord rassurer ces familles-là, les sécuriser et leur offrir toutes les ressources de base dont elles vont avoir besoin.»

Alors que 21 % des quelque 650& 000 immigrants seraient arrivés dans les cinq dernières années à Montréal, il y aurait seulement cinq cliniques de ce sort dans la métropole.

«Nous avons beaucoup de demandes, mais malheureusement avec le peu de ressources dont nous disposons on ne peut pas répondre à l’ensemble d’entre elles. Ce qu’on souhaiterait, c’est former plus d’intervenants.», fait savoir la directrice de la CPT.

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